Histoire des communes

Petite Ville sans renom,
Rivière sans poisson,
Justice sans raison.

C'est ainsi qu'un vieux dicton trois fois menteur calomnie cette ville.

Possédé dès la fin du Xe siècle par les premiers seigneurs connus de Montfort, qui y avaient un redoutable château dont on ne voit plus que l'emplacement, Epernon reçut de Simon III comte d'Evreux et seigneur de Montfort, une charte d'affranchissement. La ville était close de hautes murailles, elle renfermait plusieurs paroisses, et en dehors de son enceinte s'élevait le prieuré de Saint-Thomas, fondé en 1053 par Amaury de Montfort.

Dans le courant du XIIIe siècle, Laure de Montfort, fille du célèbre comte Amaury VII, apporta en dot à Ferdinand de Castille, comte d'Aumale, la baronnie d'Epernon, laquelle passa successivement de la maison d'Aumale dans celles des comtes de Vendôme et des rois de Navarre. Elle fut acquise par Jean de Nogaret de la Valette, en faveur duquel Henri III l'érigea en duché-pairie. On sait que le nouveau duc se rendit célèbre par sa vanité, son orgueil et sa tyrannie, qui lui valurent le surnom ridicule de Roi d'Epernon et furent sans doute la cause du dicton que nous venons de rapporter.

Enfin, au commencement du siècle dernier (XVIIIe) le duché d'Epernon, dont la pairie s'était éteinte, fut vendu par le duc d'Antin, partie au maréchal de Noailles, et partie au comte de Toulouse.

Source : Guide-itinéraires de Paris au Mans par Auguste Moutié (1854)