Histoire des communes

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L’église Saint Lubin était située sur la grande place, actuellement place Gambetta, au bout de laquelle se trouve l’Hôtel de Ville; elle s’étendait sur cette place jusqu’à la rivière des Graviers, dont la séparait les bâtiments du presbytère, aujourd’hui la Mairie. Elle servit au culte depuis le XIIe siècle jusqu’à la Révolution.

Elle avait été déclarée domaine national par la loi du 5 novembre 1790 et, le 7 juin 1791, le Conseil Général propose la suppression de Saint Lubin, le Conseil Municipal désirant établir à son emplacement une place publique pour marchés et foires et surtout - c’était le grand projet - un port avec quai sur le Loir!!! De tous côtés, les protestations s’élevèrent.

Saint-Lubin était au centre du pays, une vaste église ayant vingt-deux mètres de longueur et dix-neuf mètres de largeur ; sa voûte était très élevée, elle remontait au XIIème siècle; son clocher, carré à la base et peu élevé, était, au moment de la Révolution, en partie ruiné.

D’importants travaux avaient été effectués en 1787 : charpente remise à neuf, décoration intérieure, le maître-autel transporté au bas de l’église, au couchant, afin que le célébrant ne fut pas incommodé par le bruit qui se faisait sur la grande route, comme il l’était avant ce changement. C’est que, contrairement à ce qu’on pourrait croire, l’entrée de l’église ne se trouvait pas en bordure de la rue, mais bien l’abside, orientée à l’est, comme l’exigeait le plan des sanctuaires. Pour compléter l’aménagement, une porte d’entrée avait alors été ouverte dans le mur de l’abside, entre deux contreforts du pignon.

Un décret de la Convention du 17 février 1793 mit fin au litige. « Article 4 : la paroisse de Saint Lubin de Cloyes, Canton de Cloyes, district de Châteaudun, est supprimée. Celle de Saint-Georges de ladite ville est conservée. » Ainsi prend fin l’opposition passionnée des paroissiens de Saint Lubin qui, pendant deux ans, avait divisé la ville en deux camps ennemis.

Source : Cahiers du Temps Jadis de Joseph Beillard