Histoire des communes

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Auneau

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Histoire très sommaire de la commune vers 1900

Auneau ancienne baronnie vassale du duché de Chartres porte dans les anciennes chartes les noms latins de Auneellum, Alnetellum, Alncolum, Alneelum, dont notre idiome français a fait ceux de Auneel, Aulneel, Aulneau, et Auneau . Ce nom de lieu, l’un des plus anciens que l’on puisse rencontrer, lui vient des aunes qui couvraient dans l’origine, l’emplacement où la commune a pris naissance, et que l’on trouve encore en abondance dans la vallée qui se déroule à ses pieds. Son étymologie est commune avec les mots suivants qui étaient en usage au moyen-âge : Alanetum, Alneium, Alnidus, (aulnaye, Aunoît lieu où naissent les aulnes) Alneta (aulnaie, aunette) ; Annetum pro Alnetum (Anoit, aunaie lieu planté d’aunes ; cet arbre lui même appelé Alnus, Anetus était une des principales essences forestière de l’ancienne Gaule, propre de leur nature au climat de la région Carnute

La commune est située en amphithéâtre au dessus de la vallée où coule le ruisseau d’Aunay, dans une position à la fois pittoresque et agréable qu’elle doit principalement aux prairies qui bordent le ruisseau et aux bois et plantations qui garnissent les coteaux le long de la vallée.

Son berceau paraît avoir été à St Rémi où s’élève l’église sur la fontaine sacrée des Druides, primitif baptistère des néophytes chrétiens. Puis ce lieu fut abandonné lorsque l’on bâtit le château d’Auneau pour arrêter les incursions des hordes barbares qui pillaient les terres ; les habitants de Saint-Rémi vinrent chercher aide et protection sous les murs du donjon féodal ; les habitations se groupèrent autour et donnèrent naissance à la commune.

Renseignements sur la nature du sol et les cultures

Au temps des Mérovingiens toute la contrée était couverte de bois : les noms des communes d’Auneau, Aunay et Châtenay, indiquent en effet ; par leur radical (les aulnes et les châtaigniers), le souvenir des principales essences forestières qu’on y trouvait. Toute la Beauce, la contrée d’Auneau en particulier, fut ravagée par les Normands. Ils prirent Chartres et en se dirigeant sur Etampes, ils ravagèrent tous les pays qu’ils traversèrent et emmenèrent en captivité une foule d’habitants.

Ce sont ces dévastations et ces massacres qui firent naître par tout le pays, le besoin de se fortifier afin de se mieux défendre contre les agressions des Barbares. C’est donc à cette époque qu’il faut faire remonter l’édification de ces châteaux forts, comme celui d’Auneau qui, quoique mutilé, atteste encore par son vieux donjon, le séjour de puissants seigneurs.

Ces immenses forêts des premiers âges ont entièrement disparu, et le territoire d’Auneau en particulier n’offre plus de bois que sur les coteaux qui bordent la rivière de la Voise et le ruisseau d’Aunay. Tout le reste est découvert et livré à la culture.

Le sol d’Auneau est argileux recouvert d’une couche de terre végétale d’une épaisseur de 0m60 de bonne qualité mais allant s’amoindrissant sur la vallée où elle disparaît pour laisser l’argile à découvert. Cette argile néanmoins est susceptible de culture : les bois y poussent vigoureusement ainsi que les arbres fruitiers, notamment les pommiers.

Sous la couche d’argile dont l’épaisseur varie de 1m50 à 2 mètres, contenant du silex en grande quantité, on rencontre une terre glaiseuse appelée dans le pays vache : sous cette terre se trouve la marne, à une distance de 300 mètres environ du ruisseau d’Aunay. En se rapprochant davantage, et sur le penchant des coteaux qui bordent les vallées sur le territoire d’Auneau, la marne disparaît pour faire place à des couches épaisses de sable blanc ou gris.

Dans quelques parties du côté de Saint-Rémy notamment, où les eaux semblent avoir séjourné plus longtemps, on trouve des lits de sable de ravine contenant une grande quantité de cailloux roulés et des morceaux de silex à formes arrondies : si on les brise, on y découvre le plus souvent des fossiles de mer, généralement de petites dimensions. Ce sol uni et découvert au sud, boisé dans les autres parties, est accessible et cultivé sur tous les points.

Les travaux relatifs à l’opération du cadastre ont été terminés en 1812 ; mais, par suite des évènements politiques survenus à cette époque, la matrice cadastrale a été mise en recouvrement qu’en 1818.

Depuis cette époque, il est survenu bien des changements dans la nature de ces productions. Les maladies parasitaires, d’une part, et l’écoulement rendu beaucoup plus facile par la multiplicité des voies de communication
ont modifié sensiblement en les diminuant les superficies cultivées en vignes, en aunaies et oseraies. Du vignoble que possédait Auneau autrefois, il ne reste plus aujourd’hui que quelques petits lots produisant très peu d’un vin de médiocre qualité. Les surfaces cultivées en oseraies ont presque toutes été mises en cultures.

Les quelques vignes qui restent de l’ancien vignoble sont situées sur le revers des coteaux qui bordent la vallée, à l’exposition du sud ; l’espèce dominante est celle du raisin dit Meunier : elles peuvent donner en moyenne 2000 hectolitres de vin médiocre qui ne suffisent pas à la consommation locale. Dans ces vignes et sur le penchant de ces coteaux, on a fait des plantations d’arbres fruitiers, principalement des pommiers qui produisent des fruits de bonne qualité ; c’est même un des principaux revenus du sol, dans les bonnes années, pour les propriétaires qui vendent ces fruits aux habitants de la plaine de Beauce.

Les prairies naturelles situées dans la vallée où coule le ruisseau d’Aunay sont généralement de mauvaise qualité, cependant celles qui sont dans l’intérieur du parc du château, produisaient du foin de bonne qualité, avant qu’on eût « exhaussé » le niveau de l’eau du ruisseau pour donner de la valeur au moulin ; mais cette usine étant aujourd’hui supprimée, ces prairies peuvent être améliorées.

Les pâtures ne sont autres que les parties plus élevées des prairies du parc ; c’est improprement qu’elles ont été ainsi désignées, elles devaient faire parties intégrantes des prés, mais être classées différemment. Aujourd’hui, le foin qu’elles produisent est meilleur.

Situation et Topographie. – Bourg, Hameaux -

Le territoire d’Auneau est limité au nord par ceux des communes de Lévainville et Saint Symphorien, à l’est par ceux d’Orsonville (Seine-et-Oise) et Aunay-sous-Auneau, au sud par ceux d’Aunay et de Roinville, à l’ouest par celui d’Oinville-sous-Auneau.

La Voise qui sert de limites à l’ouest aux territoires d’Auneau et de Roinville a son origine à Voise, commune de ce canton. Ce cours d’eau appelé dans les chartes du moyen-âge Vooscia, Voesia, Vosia avec ses branches de Saint-Léger, de Béville et d’Aunay réunies non loin d’Aunay, dont le cours se grossit, à droite, de la Remarde sous sous-Montlouet, de l’Ocre, (Occre, ruisseau Acre) sous Gallardon, du ruisseau de Gas à Houx, et vient se jeter dans l’Eure à Maintenon, constitue une vallée tourbeuse, produit des alluvions de la plaine, où les premières sources n’apparaissent que vers Aunay et Roinville, alors qu’elle a creusé son lit à la profondeur des sables et poudingues qui reposent sur la craie.

La Voise sort de l’étang de Saint-Léger, lequel dit Souchet est quelquefois sec d’eau. : « Ans où les particuliers engraissaient leurs héritages de son limon et puis autres ans où l’eau y revient semblable à celle de la Cosnie, où par un décret admirable de la nature on retrouve du poisson »

Le ruisseau d’Aunay qui prend sa source sur le territoire du village de ce nom à 5 kilomètres au-dessus d’Auneau, coule de l’est au nord au bas de la ville et se jette dans la rivière de la Voise à l’extrémité nord ouest du territoire ; les espèces de poissons que l’on y pêche sont : le brochet, l’anguille, la carpe, le gardon et quelques écrevisses qui y sont du reste assez rare. Il reçoit comme affluents les eaux de plusieurs fontaines tant au-dessus qu’au dessous d’Auneau.

Affluents de l’Aunay - Rive gauche

I - La fontaine à Jean qui prend sa source au bas de la côte des Bergeries.
II - La fontaine de la Chaumière qui jaillit sous le hameau de ce nom ; elle est munie d’une pompe et on y a établi un lavoir public non couvert
III - La fontaine de sac-à-vin, qui a son origine au bas de la côte de la Folie.
IV - La fontaine de la Folie, qui surgit au bas de la côte de ce nom. En 1838, on y a construit un lavoir en pierre et couvert.
V - La fontaine de Cadix, qui sourde dans la contrée et au pied de la côte du même nom : elle est aussi entourée d’un bassin en pierres pour l’usage des habitants.
VI - La fontaine de la Ruelle, qui sourcille au bas de la côte d’Equillemont.
VII - La fontaine de la Butte d’Equillemont qui a sa source à mi-côte de cette butte.

Toutes ces fontaines déversent leurs eaux dans la rivière d’Aunay après un parcours d’environ 80 mètres.

Affluents de l’Aunay - Rive droite.
I - La fontaine de Picot qui a son origine près du hameau des Roches dans la contrée de Picot
II - La fontaine des Roches qui prend sa source dans le hameau de ce nom
III - La fontaine de Saint-Maur qui jaillit sous l’église d’Auneau située au Grand-Saint-Rémy.
IV - La fontaine du Petit-Saint-Rémy qui sourcille au bas de la côte de ce nom : elle est munie d’une pompe à l’usage des habitants de ce quartier.
V - La fontaine du château, entourée de maçonnerie, en face et presque au pied du château d’Auneau : elle se trouve actuellement dans le lit du ruisseau d’Aunay et ne se remarque qu’aux époques où le ruisseau est mis à sec pour le curage.
VI - La fontaine du Cognet qui surgit à l’extrémité est du parc du château, au bas du coteau où se trouvent les bois.
Les eaux de ces fontaines, excepté celles du château se jettent dans l’Aunay, après un très court trajet de 30 à 50 mètres.
VII - le ruisseau de Fontaine Blanche, qui prend sa source dans la contrée de ce nom, à la limite des territoires d’Auneau et d’Aunay, vient réunir ses eaux à celles de l’Aunay dans le parc du château après un parcours de 1800 m.

Bourg :

Auneau, anciennement chef-lieu d’un doyenné, aujourd’hui chef-lieu de canton et siège de la justice de paix, est situé à 25 kilomètres de Chartres, longitude occidentale O°33’47’’. Il possède : Bureau d’enregistrement, Bureau de poste et Bureau télégraphique ; un Bureau téléphonique doit y être installé prochainement. Brigade de gendarmerie à cheval.

Au point de vue de l’enseignement, Auneau possède actuellement :
1e Une école publique spéciale de garçons avec pensionnat annexé.
2e Une école publique spéciale de filles
3e Une école privée de filles avec pensionnat.
4e Une école maternelle publique.
5e Une école maternelle privée
6e Une école publique mixte à Equillemont, un des hameaux (Voir plus loin les renseignements concernant ces écoles)

Auneau possède encore : une station de chemin de fer de Paris à Tours « Auneau-Orléans » où aboutit également la ligne d’Auneau à Etampes ; et une autre gare située à environ 200m de la ville, à la bifurcation des lignes d’Auneau à Chartres et d’Auneau à Dreux ; cette dernière est désignée sous le nom de Gare « Auneau-Ville »

Le marché se tient à Auneau le vendredi de chaque semaine ; il est devenu très important depuis la construction des différentes lignes dont il vient d’être parlé. Les transactions portent surtout sur les céréales et les différents produits de la ferme.
Outre ce marché, trois foires importantes se tiennent chaque année : la Saint Cosme (27 septembre), celle du jour des Morts (2 novembre) et celle du lundi de Pâques. Elles ne durent qu’un jour ; mais les deux premières sont surtout remarquables par le nombre considérable de moutons, vaches et porcs qu’on y trouve ; celle du lundi de Pâques n’existe plus aujourd’hui.
La fête patronale de Saint Rémy se tient le premier dimanche d’octobre au hameau d’Equillemont ; une autre assemblée se réunit au chef-lieu de la commune le dimanche qui suit la fête de l’Ascension.

Les anciens registres de l’état civil d’Auneau sont très curieux à consulter : on y rencontre des notes remplies d’intérêt.

Au XIIIe siècle, Auneau comptait 324 paroissiens, en 1736, 600 communiants et en 1777, 299 feux.

La population d’Auneau et des hameaux est une population essentiellement agricole et tout le commerce et l’industrie de la ville n’a pour objet que de vendre et de produire ce qui est utile à l’agriculture. On y remarque notamment les Ateliers de Construction de Machines agricoles dirigés d’une façon très intelligente par Albert Gougis qui s’est fait la spécialité de la construction des semoirs à cheval : et la perfection avec laquelle il construit lui a valu de nombreuses médailles dans différents concours : son système est adopté non seulement dans toute la Beauce, mais encore dans la Brie et le Nord. Du reste l’agriculture est en voie de prospérité dans le canton d’Auneau. Les cultivateurs ont saisi avec empressement quelques unes des améliorations qui ont été introduites dans cet art si difficile, aussi jouissent-ils de l’aisance que l’on remarque dans les localités qui ont consacré tous leurs soins à la culture, mais ils n’ont pas encore été assez loin, il faudrait de toute nécessité qu’ils donnent plus d’extension à la culture des prairies artificielles, des plantes fourragères et des pommes de terre, afin d’augmenter encore le nombre des bestiaux et se procurer en plus grande quantité d’engrais pour le combiner avec l’emploi des engrais chimiques et celui de la marne, que l’on trouve par tout le territoire et dont l’excellente qualité est reconnue.

L’assolement est toujours triennal et les terres se labourent avec une charrue attelée de deux ou trois chevaux. Les cultures dominantes sont celles du blé, du méteil, du seigle, de l’orge, de l’escourgeon, de l’avoine. La partie d’assolement destinée aux jachères comprend les trèfles, luzernes, sainfoins, pois, vesces, bizailles, lentilles, haricots, pommes de terre, navets et carottes fourragères.

Il est utile d’ajouter aux produits agricoles, la culture betteravière qui a pris une grande extension depuis la création des sucreries de Béville le Comte et d’Orsonville, communes voisines d’Auneau

Aux industries agricoles, il faut ajouter encore deux briqueteries établies à Auneau qui donnent des produits d’excellente qualité. Si les productions de ces briqueteries voulaient doter leur industrie des moyens perfectionnés aujourd’hui en usage, ils pourraient augmenter leur production et en étendre au loin l’emploi et la renommée.

Source : monographie scolaire par Jean Baptiste ALLIOT instituteur à Auneau 01/05/1899.


Saisie : Christiane BIDAULT

Dernière modification : 22 Juin 2014

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