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Vendôme : Gare de Tramway de Vendôme

Voir aussi :
Construction 1900
 

Les trains et les tramways en Loir-et-Cher

En mai 1868, des réunions sont organisées dans toute la région, Parlementaires, Conseillers Généraux, Maires réclament l’ouverture de nombreuses lignes de chemin de fer.
Parmi les projets les plus importants, nous avons retenu les lignes de : Vendôme à Angers par Château-du-Loir et la Flèche ; d’Orléans à la Manche par Vendôme, Saint-Calais, Mamers, Alençon, de Romorantin à Vendôme, par Blois, « qui relierait ainsi le centre de la France à la Manche. »
Tous les projets sont repoussés par les députés lors de la séance du 24 juin.
Ce refus n’empêche pas l’étude du projet Vendôme-Angers d’être entrepris au début de 1869. Les conseils municipaux de Vendôme et de Montoire votent les crédits nécessaires au financement de cette étude.
Le Conseil Général du Loir-et-Cher, dans une séance extraordinaire tenue le 13 juillet 1872, approuve les projets de construction de chemins de fer : de Savigny à la limite du département d’Indre-et-Loire, par Montoire ; de Savigny à Romorantin par Lunay, Villiers-sur-Loir, Vendôme, Selommes, Blois et Cour-Cheverny.
C’est le début d’une nouvelle et longue suite de réunions, de discussions. Des décisions sont prises, annulées, étudiées et admises de nouveau… On parle de « Chemin de fer américains », de « chemins de fer d’intérêt local », de tramways »…
Les Tramways du Loir-et-Cher
Peu à peu cependant les idées des uns s’ajoutant aux vues des autres, on sent se dessiner un vaste réseau de voies ferrées à travers la France. Le Loir-et-Cher aura le sien un jour.
En Indre-et-Loire naissent des « chemins de fer d’intérêt local ». Dans notre département ce sera une autre appellation : « Tramways du Loir-et-Cher ». Pourquoi « Tramways » ? Sans doute à cause de la construction des lignes en bordure des routes. Il n’était pas rare de voir le train rouler sur le trottoir, dans les villes et les bourgs, au bord même de la route, en campagne.
Les habitants du département, âgés d’une cinquantaine d’années au moins, se souviennent parfaitement de ces « T.L.C. » (Tramways de Loir-et-Cher avec locomotives à vapeur) ou T.E.L.C. (Tramways électriques de Loir-et-Cher avec motrices électriques).
Les usagers les avaient d’ailleurs surnommé fort irrévérencieusement « Tacots de Loir-et-Cher » pour plusieurs raisons : vitesse limitée (30 km.h pour une moyenne de 20 km.h entre les gares de départ et d’arrivée), inconfort des banquettes en bois, bruit qui « rythmait » la marche, secousses brutales du démarrage et de l’arrêt, etc…
C’est ainsi qu’à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècles, l’arrondissement de Vendôme voyait fleurir les lignes, les stations. Le chef-lieu était relié à tous les chefs-lieux de cantons du nord de la Loire – directement ou par correspondance- et à toutes les grandes villes de la région : Blois, Tours, Orléans, Chartres, Le Mans.
Mais cela ne durait guère. Le « progrès allait trop vite. Les T.L.C. et T.E.L.C. étaient supprimés entre 1932 et 1934. La fameuse ligne « Centre de la France-Manche » n’allait pas survivre à la guerre et Romorantin d’une part, Vendôme de l’autre n’ont aucune communication entre elles ni avec le chef-lieu du département si ce ne sont des autocars permettant de couvrir allègrement les 75 kilomètres séparant les deux sous-préfectures en une longue demi-journée : celui de Vendôme arrive à Blois après le départ de celui de Romorantin et vice-versa….
Quelles sont ces lignes aujourd’hui disparues ? Nous allons retracer rapidement leur brève histoire.
Nous sommes de ceux qui ne se consolent jamais de la disparition de cette grande voie de communication traversant le département de Sud-Est en Nord-Ouest, assurant la correspondance avec toutes les lignes Nord-Sud et la transversale Est-Ouest.
Le tronçon Blois-Pont-de-Braye, ouvert le 30/11/1881, passait par Fossé-Marolles, La Chapelle-Vendômoise, Villefrancoeur, Villemardy, Villetrun-Coulommiers, Vendôme, Marcilly-en-Beauce, Thoré-la-Rochette, Saint-Rimay, Montoire- Trôo et Sougé.
Ne revenons pas sur le passé mais regrettons tout de même les deux démantèlements de cette ligne : entre Villefrancoeur et Selommes, d’une part ; entre Trôo et Pont-de-Braye de l’autre, la voie a été démontée. Ainsi tout trafic est interdit entre Blois et Vendôme, aussi bien pour les voyageurs que pour les marchandises.
Ce n’est certes pas, pour les voyageurs, un autocar quittant Blois en direction de Vendôme quelques minutes avant l’arrivée du train d’Orléans (par exemple) qui adoucira leurs regrets… bien au contraire !
La liaison par voie ferrée entre Vendôme et Pont-de-Braye est de même impossible…
Le trafic marchandises dans ces régions étant tout de même très important, on a laissé trois tronçons. (Hâtons-nous d’en rire… de peur d’en pleurer !) Et les petits trains s’amusent à faire des navettes : Blois-Villefrancoeur, Vendôme-Selommes, Vendôme-Trôo. Il doit être incontestable que c’est là une rentabilité de loin supérieure à un trajet simple Blois-Pont-de-Braye !
Le train va et revient à son point de départ. Et ce, trois fois sur la même ligne…
Si… si manifester des regrets pouvait apporter une heureuse solution. Si… si la ligne existait encore, un confortable autorail vous conduirait rapidement de Blois à Vendôme et Pont-de-Braye et, de là, donnerait la correspondance pour Chartres. Si… Hélas, ne rêvons pas.

Vendôme-Orléans

Le 15 août 1900, les T.L.C. ouvraient une ligne qui par Areines, Rocé, Faye, Epiais, reliait Vendôme à Oucques, localité où elle rejoignait celle de Blois à Ouzouer-le-Marché par Marchenoir qui fonctionnait depuis le 1e novembre 1888 et qui avait été prolongée jusqu’à Orléans le 5 mai 1895. Une ligne Vendôme-Orléans ?... De quoi faire rêver les parents d’élèves fréquentant la Faculté d’Orléans…
Un autre embranchement sera réalisé au départ d’Oucques, puis par vapeur, à Blois-Orléans et Vendôme.

Vendôme – Mondoubleau et Vendôme - Droué

Le décembre 1906, une nouvelle voie ferrée quittait Vendôme pour le Gué-du-Loir, par Montrieux- Naveil et Villiers-sur-Loir.
Au Gué-du-Loir deux embranchements donnaient la direction de 1) Mondoubleau par Mazangé, Fortan, Epuisay, Le Temple et Cormenon ; 2) Droué par Azé, Danzé, La Ville-aux-Clercs, Chauvigny-du-Perche et la Chapelle-Vicomtesse.

Tours – Sargé-sur-Braye

Ouverte en Loir-et-Cher en 1893 et en Indre-et-Loir, une ligne reliait Tours à Sargé-sur-Braye par Châteaurenault, Authon, Le Cassereau (Prunay), Saint-Arnoult, Lavardin, Montoire, Fontaine-les-Côteaux et la Brunellière (Savigny-sur-Braye).

Bordeaux – Chartres

Ainsi toutes les lignes traversant ou quittant Vendôme donnaient la correspondance (à Pont-de-Braye, Sargé-sur-Braye, Mondoubleau, Droué) avec la ligne Bordeaux-Chartres (ou Paris-Saumur).
Cette dernière est toujours en service. Elle dessert en Loir-et-Cher les gares de Droué, Saint-Agil, Boursay, Mondoubleau, Sargé-sur-Braye. (Cette dernière halte est une survivance de l’époque où Sargé était tête de ligne.)
Par contre ces mêmes express ne s’arrêtent pas à Savigny-sur-Braye, seule ville de plus de 2 000 habitants dans cette situation.
Pour expliquer son refus de faire arrêter les trains express en gare de Savigny-sur-Braye, la S.N.C.F. répond que Saint-Calais est plus près de Sargé que de Savigny, ce qui est inexact : que l’on délivre plus de billets à Sargé qu’à Savigny. C’est sublime ! les habitants de Savigny-sur-Braye sont contraints de se rendre à Sargé-sur-Braye pour prendre les trains express !... Mais peut-être ce raisonnement est-il trop simple pour notre grande dame ?...

Ajoutons que les « tramways » étaient éclairés par des lampes à huile, qui donnaient une faible lumière de veilleuse à la flamme tremblotante et fermante.
Le « chauffage » était assuré par des bouillotes d’eau chaude. Elles se refroidissaient très vite ; mais les employés des gares les remplaçaient tout au long du parcours.
Certains jours de grandes affluences, les locomotives, poussives, s’arrêtaient dans les rampes les plus rudes. Les voyageurs descendaient, poussaient, et le train repartait pour stopper au sommet. Les voyageurs reprenaient leurs places et le convoi sa marche…..
La locomotive avait besoin de « faire le plein d’eau » assez fréquemment. C’était alors des longs arrêts pendant lesquels mécanicien, chauffeur et voyageurs se rendaient au « Café de la Gare », se désaltérer l’été et se réchauffer l’hiver.
Et tout cela – et bien d’autres choses encore – dans une atmosphère aimable, tranquille. Ce n’est pas si loin, et ce n’est qu’un souvenir pourtant…
On n’était pas pressé (il ne fallait pas l’être), mais on vivait heureux…. Comme on est heureux de se rappeler « ce bon vieux temps » !

Gilbert Rigollet – Article publié dans la Nouvelle République (1966)

Les stations de la ligne de Tramway OUCQUES-MONDOUBLEAU

Oucques
Epiais
Faye
Rocé
Vendôme Vers Dourdan-Tours
Gué du Loir
Fortan
Epuisay
Le Temple
Cormenon
Mondoubleau


Saisie : Christiane BIDAULT

Dernière modification : 12 Juin 2012