Histoire des communes

Fresnay-sur-Sarthe : Eglise de la Vierge

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  Eglise de la Vierge

L'église de Fresnay en 1856

De la grande place où se tiennent les foires et le marché hebdomadaire, vous apercevez l'abside et le clocher de l'église paroissiale.

Cet édifice, malheureusement entouré de rues étroites et masqué de vieilles maisons, mérite de fixer l'attention. C'est un curieux spécimen de l'architecture romane du XIIe siècle et de l'époque de transition du plein cintre à l'ogive. Son unique portail s'ouvre à l'ouest dans un arc à plein cintre, décoré de dents de scie, de tores arrondis et d'étoile. La porte en bois qui le ferme est un échantillon curieux de la menuiserie de la premières partie du XVIe siècle. D'un côté on y voit les apôtres, le Calvaire et deux martyrs avec un abrégé du Credo écrit en lettres gothiques ; de l'autre, c'est l'arbre de Jessé qui s'épanouit du sein du premier homme, et dont les rameaux se contournent de manière que chacun des personnages, sortant de la corolle d'une fleur, occupe un panneau particulier. Ces sculptures sont bien conservées, mais recouvertes d'une couche épaisse de peinture qui les rend méconnaissables. (NDLR : il n'y a plus de peinture).

Au-dessus de la porte, sont trois fenêtres accolées, également à plein cintre et surmontées d'une autre plus petite.

Tout près du toit, à l'extérieur du gable, on voit sur une pierre, une figure de guerrier sculptée en ronde bosse.

Les fenêtres, cintrées comme le portail, sont ornées comme lui d'étoiles et de dents de scie, autour desquelles se groupent des figures de monstres, d'animaux et de saints personnages.

Au milieu de l'église, s'élève une tour d'une construction fort remarquable, percée de fenêtres accolées deux à deux et flanquées de quatre clochetons. Cette tour n'a pas été achevée du premier jet ; les deux fenêtres qui se trouvent à l'est sont à plein cintre, les quatre autres sont légèrement ogivales, et les ouvertures des clochetons sont purement gothiques. Une flèche octogone et couverte d'ardoises termine, sans aucune grâce, cette curieuse partie du clocher.

la nef et l'abside appartiennent tout entières à l'architecture romane ; mais l'abside semble être venue interrompre brusquement la nef, qui, dans le plan primitif, devait se prolonger davantage, comme l'indiquent les traces d'une arcade inachevée, visibles au-dessous de la tour.

Cette église n'a point de transsepts. A l'intérieur, elle se compose de trois arcades légèrement ogivales, dont les arceaux, d'une grande simplicité, retombent d'abord sur des colonnettes et des pilastres, puis sur des colonnes aux chapiteaux diversement décorés.

Le choeur est terminé par une abside en hémicycle dont la partie inférieure est éclairée par trois fenêtres cintrées ; le retable du maître autel, d'un goût déplorable, aveugle entièrement celle du milieu. Cinq fenêtres également à plein cintre, dont trois ont maladroitement été bouchée, en éclairent la partie supérieure.

Source : Guide-itinéraires de Paris au Mans par Auguste Moutié (1856)