Histoire des communes

Evaillé : Presbytère

Voir aussi :
Construction 1776
 

1776

Le 26 mars 1776, j'ai commencé la bâtisse de mon presbytère, l'ai totalement culbuté, et placé la grange dans les vieux celliers et cuisine. On trouvera dans le pignon de la grange, au couchant, le gond de l'ancienne cheminée de ladite cuisine. On n'a conservé que cette partie de deux toises de mur environ, parce qu'il était fait à chaux et sable depuis que tout le reste a été démoli et fait à neuf. Toute la charpente fut prise dans le bois des Loges appartenant à madame la comtesse de la Tour du pin, excepté les quatre tirants, pris dans un petit bois des Gibaudières appartenant à Serge Renvoisé. Toute la charpente est équarrie à vive arrête. Jean Gautier et ses enfants de Ste Osmane ont fait la maçonne de la dite grange, le bonhomme Brossier de St Georges et Balsard de Montreuil ont fait la charpente, Garancher de cette paroisse, la couverture. Les pierres et sable ont été pris dans la cour de Launay. M. Massue et madame de Chènevière, propriétaires de la dite ferme m'ont permis de fouiller dans le dit lieu où l'on trouve d'excellentes pierres à maçonner, et le sable, à six pieds de profondeur, n'a pas une moindre qualité.

En 1777, j'ai fait faire le presbytère dans l'emplacement où était l'ancienne grange. Les murs de la cuisine, au couchant, ont onze pieds de fondations. En creusant le fondement, on trouva des espèces de caves et quelques pièces de mauvaises monnaies du dixième siècle.

Un nommé Gautier, de Savigné l'Evêque, fut mon maçon et tailleur de pierres; le dit Brossier fut toujours mon charpentier avec Balsard. On verra, par l'ouvrage, que ces deux hommes étaient bons ouvriers.

M. Chatain, architecte de Connerré, frère de M. notre vicaire fut à la tête de toute mon entreprise. Il me rendit de grands services, ainsi que ladite dame des Loges, M. Massue, lieutenant général du Château du Loir et madame de Chènevière, femme du président à la maréchaussée du Mans. Il me fit faire chez lui, l'escalier qui est admiré de tout le monde.

Les écuries, étable et pressoir étaient sur le chemin ainsi que le colombier et les susdits bâtiments en général étaient si mauvais qu'en les démolissant, on ne pouvait voir comment ils n'avaient pas écroulé; tous les murs étaient à terre et à colombes et il n'y avait ni cave, ni grenier, aussi il était impossible d’y conserver aucune provision. Toute la ressource du curé était à la maison ou au château de la Cour, appartenant à M. Massue, qui, gracieusement, m'en avait accordé l'usage pendant dix neuf ans.

Grâce au ciel et à mes amis, je mets mes successeurs dans le cas d'avoir chez eux toutes les commodités. Pour y réussir, je ne peux exprimer, ici, toutes les peines que j'ai essuyées, mais je suis satisfait et le serai encore d'avantage si dans leurs prières, ils daignent se souvenir de moi. Je les en supplie.


Source : Registres Paroissiaux

Saisie : Guy CHEVEREAU

Dernière modification : 5 Février 2009