Histoire des communes

La Bazoche-Gouët : Eglise Saint-Jean-Baptiste

• 
  Eglise Saint-Jean-Baptiste

Les débuts de la présence chrétienne dans le secteur de la Bazoche sont mal connus. On sait que vers le XIe siècle, des moines bénédictins s'y établirent. Etaient-ils les premiers à fonder une communauté a la Bazoche ? Ce serait étonnant alors que toutes les communes alentours bénéficiaient de la présence de moines. Cependant, il est possible que jusqu'à cette période, la communauté de la Bazoche soit restée très modeste pour que l'on en parle nulle part.

Une église fut construite au début du XIIe siècle. Elle est mentionnée en 1144 dans une charte de l'abbaye de Pontlevoy, près de Blois, dont elle dépendait. Il s'agit de la nef de l'actuelle église. La grande place au nord de l'église que l'on connaît actuellement appartenait au prieuré et accueillait le cimetière. Le bourg de la Bazoche se développait principalement au sud, entre l'église et la rivière, le long de celle-ci.

L'église fut construite en grison et en silex. Le grison est une pierre caractéristiques du Perche-Gouët. On n'en trouve qu'au sud-est d'un axe Soizé-Charbonnières-Miermaigne. Il s'agit d'un grès ferrugineux, cette présence d'oxydes de fer lui donne sa couleur brune caractéristique, avec des nuances de roux ou de bordeaux selon le lieu d'origine. Le grison est surtout utilisé pour les éléments d'ornements. A la Bazoche, il sert aux contreforts, à l'encadrement des baies et à la base du clocher. Il y a quelques éléments de craie. L'édifice est de style roman, cependant, il est construit à une période charnière et certains éléments, comme la porte ouest en ogive et les rampants sculptés, annoncent les débuts du style gothique. L'église était déjà dédiée à saint Jean-Baptiste.

L'église fut agrandie au XVIe siècle. C'est la période de la Renaissance. Après la guerre de Cent-Ans, le Perche comme le reste de la France était ravagé. De nombreux châteaux mais aussi les villes et villages avaient été détruits. Il fallait reconstruire, faire renaître. Cette période correspond aussi à l'arrivée à la tête du petit Perche d'une femme qui n'avait, dit-on, d'égale à sa bonté que sa beauté. Il s'agit de Marie de Melun. Elle reprit en main les trois baronnies abandonnée par leurs seigneurs depuis plus de trois siècles. Elle fit reconstruire les châteaux et embellit les églises. Il semble que la Bazoche fut sa plus belle réalisation. Les travaux se sont échelonnées entre 1530 et 1560 environ. Il était prévu d'ajouter un bas-côté de chaque coté de la nef. Cependant la mort de Marie de Melun en 1553 obligea à interrompre les travaux, mais d'importantes modifications avaient été faites.

Le bas-côté sud se compose de sept travées gothique, seules quatre ont pu être couronnées d'un pignon sculpté, et les deux dernières ont des baies plus petites. La travée du milieu, qui se trouve dans l'axe du clocher, accueille un grand portail gothique flamboyant. Le pignon est percé d'une rosace. De chaque coté du portail, il y a des colonnes ouvragées, elles sont surmontées de pinacles restitués lors de la dernière restauration. Deux autres colonnes, plus petites, torsadées soutiennent deux niches à dais. Ces niches ont accueilli des statues à une époque, mais elle sont vides depuis longtemps. Sur la façade ouest, un portail ouvragé s'ouvre dans le bas-côté. A l'intérieur, chaque travée est composée d'une voûte en croisée d'ogives avec des armoiries sur la clé de voûte.

L'abside fut elle aussi remaniée. On ouvrit des fenêtres gothiques plus larges. De nouveaux vitraux furent installées présentant des scènes de la Passion. Ils supportent les armoiries des familles donatrices.

Le bas-côté nord est quant à lui largement amputé. Il aurait du être aussi long que celui du sud mais l'interruption des travaux le laissa largement inachevé. Seules deux travées ont pu être crées à l'est du clocher. Trois autres auraient du venir compléter l'édifice à l'ouest. Les baies sont du petit modèle, comme les deux dernières du bas-côté sud. Enfin, s'agissant des pignons ornées, on décida de faire plus simple : un seul pignon, haut, embrasse les deux travées. Cependant, malgré cet extérieur à l'économie, l'intérieur de ces travées qui forment ce que l'on appelle la chapelle nord, est très décoré. La voûte est peinte et ornée de lierres et de diverses sculptures.

Enfin, le clocher fut relevé pour pouvoir accueillir une grande flèche octogonale, entourée de quatre clochetons.

Ainsi, l'église de la Bazoche devint une des plus belle des alentours. Sa renommée était importante, et elle fut d'autant plus grande à partir de 1671. C'est cette année là que des pèlerins ramenèrent de Rome des reliques de saint Gourgon. Elles se trouvent dans l'autel du bas-côté sud. Depuis, saint Gourgon est vénéré chaque année par un pèlerinage. Et comme la Bazoche était une place commerçante de renom, on créa une foire le jour de ce pèlerinage. Ces traditions se sont perpétuées jusqu'a nos jours et la foire de la saint Gourgon, qui se tient toujours aux alentours du 9 septembre, est la plus grande des trois foires de la Bazoche.

L'intérieur de l'église à quant a lui été reconstitué au XIXe siècle comme dans de nombreuses églises. Il est donc presque exclusivement de style néogothique et il ne reste que peu de choses de l'ancien mobilier. Cependant, l'entretien méticuleux qui lui est apporté permet de le conserver dans un état excellent.

Source : Authon-du-Perche et le petit Perche - www.authonduperche.info

Les verrières

Le 25/12/1892 : cérémonie pour une bénédiction de verrières offertes par les familles Grenèche de Floville et Harmand, de la Cruz, Janin, Devaux-Hossmann. (La Voix de Notre-Dame)

Classé monument historique en 1907.