Histoire des communes

Souday : Eglise Saint-Pierre-des-Liens

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L'église

L'église est dédiée à Saint Pierre : c’était un prieuré de Saint Vincent du Mans. Il en reste la nef très élevée dont la voûte aujourd’hui en plâtre fut rabaissée après un incendie en 1832. C’est dans les combles que l’on peut voir les vestiges des peintures romanes.

Le choeur est surélevé de 17 marches au dessus de la nef. Un autel en bois sculpté présente la vierge entourée de saintes femmes.

La chapelle Saint Jean Baptiste a des peintures dégradées des 4 évangélistes : Luc et son taureau, Marc et son lion , Jean et son aigle et Mathieu et son ange.

Les Huguenots en 1559

Il faut remarquer en 1559, le jour de la fête de Saint-Simon, les Huguenots vinrent en troupe à Souday, entrèrent dans l'église, brisèrent les images et abattirent la voûte de la Chapelle de la Sainte-Vierge, qui ne fut rétablie que cinq années après. Les mêmes Huguenots tuèrent maître Jean Hamard, curé dudit lieu, parce qu'il voulait s'opposer à leurs impiétés, et qu'il avait caché les vases sacrés, les papiers et les ornements de l'église, pour les soustraire à leurs mains sacrilèges.

Source : Mémoire du curé Brès, publié par M. MOULARD en 1884, puis par la Société archeologique, scientifique et littéraire du Vendômois, en 1891.

Testament de Jean DENYAU, 1591

Le vingt quatriesme jour de juillet fut inhumé en l'église de ceans Jean Denyau l'aisné de Grimouart lequel par son testament a donné à l'église cinquante escuz pour avoir une chapelle des Trepassés.

Bénédiction des cloches, 1640

Le 12e jour d'aoust 1640 furent bénistes les cloches de Souday par nous René Godet doien rural de Saint-Cales, curé de Vic par députation et commission de Monseigneurle reverendisssime Evesque du Mans au cours de sa visite, la dite bénédiction faite en présence de discret Messire Toussaint Moullay pbre curé du dict lieu, honneste Jehan d'Amilly chevalier des ordres du roy et Dame Denise de Vendosmois son epouze seigneurs fondateurs du dit lieu et Messire François Damilly chevalier des ordres du roy leur fils, Damoyzelle Marie Ourceau Dame de Bourcé avec grande affluence de peuple et laquelle députation de commission du sieur curé a protesté de militer et se pourvoir à l'encontre par les voies de droit dont il nous a requis acte qu'il ny avons octroyé ainsi que de raison.

Bénédiction de la grosse cloche

L'an de grace [1716] le [8è] jour de may la grosse cloche de cette Eglise a esté béniste par moy francois fontaine pbr vicaire de cette paroisse et chapelain dela chapelle des peschardre Suivant la commission a luy donnée de en fait par monSeigneur [?] et Grandissime Evesque Dumans Signé pierre Evesque Du Mans en date du [25è] jour d'avril aud[it] an , laquelle cloche a esté benistes au nom de Saint Jean , qui luy a esté imposé par notre jean fontaine preste Curé de Cette paroiSSe de Soudé , et Dame Anne Marin Bodineau veufve de Messire Charles Laurent De Chenevieres EScuyer Chevalier Seigneur de Soudé et Glatigny , en presence de francois Gaultier et Jean Bruslé procureur fabriqien delad[ite] Eglise , Louis herpin , René Cleret Ambroise Barbier , Jean Le Grand Sacriste , et grande affluence de peuple

[signatures] m Bodineau De chenevieres fontaine fgaultier Lherpin f.Clairet Sbinien J deniau J.Legrand Barbier

Source : registres paroissiaux

Les peintures murales

En 1886, une très belle fresque de la fin du XIIe siècle est découverte. Elle est située au-dessus du lambris moderne. Elle représente l'Annonciation et la Visitation, faisant partie d'un ensemble beaucoup plus important. Paul Deschamps et Marc Thibout en ont justement vanté "l'élégance du dessin", la fraîcheur lumineuse des couleurs et la grâce des attitudes ; sourire de l'ange ailé tenant un lys, réserve heureuse de Marie, élan des deux femmes qui se jettent dans les bras l'une de l'autre à la révélation du prodigieux mystère". Les couleurs dominantes sont l'ocre jaune et l'ocre rouge.

Cette fresque d'une grande simplicité, était recouverte d'un enduit de mortier et de plusieurs couches de badigeon.

La crypte est divisée en deux chapelles :
- La chapelle Saint-Jean-Baptiste servait de chapelle sépulcrale aux seigneurs de Souday. Les murs sont ornés de peintures des XVIe et XVIIe. Elles représentent de gauche à droite : Saint-Joseph tenant un lys ; Saint-Joachim vêtu d'un grand manteau rouge à motifs noirs ; quatre scènes de la vie de Saint-Jean-Baptiste. La mieux conservée est celle de la décollation ; Hérode a accordé la tête de Saint-Jean-Baptise à sa femme Hérodiade sur le caprice de la fille de celle-ci, Salomé. Les personnages et la tête du saint sont emprunts d'un réalisme qui en font une oeuvre saisissante.

En 1534, les ateliers de verriers de la Ferté-Bernard réalisent une Vie de Saint Jean Baptiste, dont les peintres se sont inspirés. Les rinceaux et autres ornements sont caractéristiques de la Renaissance.

Sur la voûte, les symboles des quatre évangélistes ont été peints au XIXe siècle : l'aigle de Saint Jean, le lion de Saint Marc, le taureau de Saint Luc et l'homme ailé de Saint Matthieu.

Le mobilier

Dans cette chapelle se trouve le tombeau de Jacques de Vendômois, seigneur d'Alleray et de Souday, assassiné sur les bords de l'étang de Boisvinet le 22 février 1611 et de sa femme Marguerite de Marescot, décédée en 1624.

La chapelle de la Vierge est remarquable par son autel classé constitué d'une façade de coffre du XVIe siècle en bois doré. Sa décoration se divise en deux registres. Dans la partie supérieure, les Saintes Femmes entourent la Vierge allaitant son fils ; de gauche à droite on reconnaît sainte Marguerite sur un démon, sainte Geneviève caressant sa brebis, Sainte Barbe avec sa palme et sa tour, Sainte Catherine et sa roue, Sainte Appoline et sa pince, Sainte Opportune enchaînée qui mesure le temps avec un sablier. La partie inférieure montre l'Annonce faite aux bergers et la Naissance de Jésus.

Les vitraux

Le choeur, auquel on accède par deux escaliers latéraux de pierre, est fortement surélevé au-dessus de la crypte. Il s'ouvre largement sur la nef par un arc en plein cintre. Il est éclairé par cinq fenêtres garnies de vitraux classés, joyaux de l'église, exécutés par Jehan Le Maczon vers 1540.

De droite à gauche :

- Jean Baptiste donne du miel à son mouton. Près de lui, Saint Nicolas, qui pourrait être Nicolas de Marescot, est revêtu d'un vêtement ecclésiastique. Dans le saloir se trouvent trois petits enfants.
- Jésus sort du tombeau. Près de lui un personnage se tient à genoux : Lancelot Lesueur, avec ses armoiries. Il est sous la protection de Saint Pierre tenant les clefs du Paradis.
- Dans la partie supérieure la Vierge tient sur ses genoux le corps de son fils que l'on vient de détacher de la croix, Saint Jean le soutient. Les saintes femmes viennent adorer le Christ en apportant des aromates. Dans la cartouche inférieure, Nicolas de Marescot est représenté avec son blason. Lui fait face, sa femme Alix de Mésange avec ses armes. Tous les deux sont sous la protection de leurs saints patrons.
- Un personnage est agenouillé : Jean du Bellay, qui fut cardinal de Paris, présente Saint Jean Baptiste. En face figure la Crucifixion : Jésus est entouré de Marie sa mère et de Saint Jean. Dans la partie supérieure des anges portent les instruments de la Passion.
- Le Résurrection : au matin du jour de Pâques, les Saintes Femmes arrivent au tombeau pour embaumer le corps du Christ.

Source : dépliant touristique


Source : Registres Paroissiaux

Saisie : Philippe CHENEBAULT

Dernière modification : 24 Décembre 2013