Histoire des communes

Bonnétable : La villa - poterie-faïencerie

Lieu-dit La Villa
Voir aussi :
 

La poterie à Bonnétable a des origines anciennes mais c'est surtout au XIXème siècle que plusieurs potiers de Prévelles s'installent dans ce bourg. Parmi ces potiers, Hilaire Lapoutoire fait partie de la dynastie des Lapoutoire, fabriquants de sifflets et de ménageons de Prévelles..

En 1831, la duchesse de Montmorency fait construire une usine dans sa forêt de Bonnétable pour lutter contre la crise économique et la misère qui règne dans la ville. "La villa du Rond" produit dès son ouverture une faïence de qualité mais rencontre rapidement de gros problèmes de rentabilité car l'importance de l'usine (dix ateliers, trois magasins, une machine à vapeur pour malaxer la terre...) est démesurée par rapport à l'écoulement possible de la production.

40000 objets sortent de l'usine en 1841 à destination du département et des régions proches. Le personnel diminue régulièrement et les directeurs se succèdent. De 150 employés en 1848, on descend progressivement à 50 en 1888 puis à 30. En 1912, malgré le talent du céramiste Luiggi, la Villa ferme définitivement.

Sources : www.sifflets- en- terre-cuite.org et http://www.brocanteurweb.com/main.php/v/artpopu/terres/cuit-pommes11.jpg

La fabrique produisait essentiellement de grands plats, des jattes, des assiettes, des pots à rôtie. Le décor des pièces de Bonnétable est sobre et typique, reconnaissable à sa grande fleur et à son filet simple ou double.

Sources : www.faiences-anciennes.eu

Parmi cette abondante production, la Villa du Rond produisait des ménageons.

Un sifflet peut être attribué à cette fabrique. Il s'agit d'un sifflet à eau en forme de chevrette. Le décor de fleurs tracées au pinceau large est typique de Bonnétable.

Hilaire Lapoutoire

C'est vers 1872 après le décès de son père, aubergiste cabaretier de Prévelles, qu'Hilaire Lapoutoire (1834- ), s'installe à Bonnétable. Il a sans doute avant travaillé à la poterie de son oncle Pierre, décédé en 1856, avant que les fils de celui-ci, Eugène (1844- ), plus jeune de 10 ans, et Louis-Ferdinand.1840- ) ne reprennent la poterie. Il ne fallait certainement pas que la poterie si rentable de Prévelles ferme ses portes ou sorte de la famille.

Hilaire et sa femme Aimée Péan, fille de potier, achètent une maison dans le bourg, la poterie à l'arrière du logis et un jardin. Leurs trois filles travaillent à la poterie où elles sont payées comme employées. En 1889, outre les trois filles, deux enfants travaillent aussi à la poterie mais la production et le vente sont estimées très lentes.

Au décès des parents, Marie (1860- ), Aimée Pauline (1864- ) et Clotilde (1874-) restées célibataires continueront la fabrication des ménageons, coucous, cailles et buies et des oeufs à couver jusqu'à l'épuisement de la terre et la fin des commandes puis finiront leur vie à Bonnétable.


Saisie : Brigitte GONDOUIN

Dernière modification : 21 Juin 2011