Histoire des communes

Prasville : Eglise Saint-Lubin

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L'église a été construite par les sires de Prasville au milieu du XIe siècle. Les quatre piliers de la nef datent de cette époque. La baie d'entrée de la nef est ornée de pierres sculptées. Elles pourraient provenir du petit château voisin en cours de démolition à cette époque. Plusieurs pierres tombales sont encore visibles à l'intérieur de l'église.

Girard Compaing, bourgeois d'Orléans, seigneur de Prasville au XVe siècle,rajeunit l'église. De cette époque datent le clocher et les baies ogivales à meneaux du mur nord. Il semble qu'on lui doive aussi une peinture sur pierre qu'on discerne encore sur le mur nord entre les piliers. Girard Compaing fit graver ses dispositions testamentaires sur une dalle de calcaire. Installée en face de la chaire, elle fut déplacée au XIXe siècle dans le pignon de la nef latérale.

En 1532, Charlotte Briçonnet, petite-fille de Girard Compaing, fit réaliser une peinture sur verre destinée au choeur de l'église, la représentant avec ses deux filles. Elle fut installée un siècle plus tard.

Au XVIIe siècle fut ajouté le retable et dans l'entrée du clocher un panneau de bois encadrant une toile représentant semble-t-il le martyre de Saint-Sébastien qui a été restaurée en 1996.

Au XVIIIe siècle sont installés l'autel de marbre à croix de malte, le tabernacle et les fonts baptismaux.


Source : L'écho Républicain

Saisie : Christiane BIDAULT

Dernière modification : 24 Février 2019

Une leçon de catéchisme interrompu par la foudre à Prasville (28)

« L'an mil sept cens soixante-neuf, le dimanche six aoust, sur les
deux heures et demye, le tonnère est tombé dans l'église. Je
faisois alors le catéchisme. Une pluie d'orage commençoit à
tomber et quelques coups de tonnère s'étoient fait entendre
de loin, mais assez foiblement. Je n'y pensois même
plus, lorsque tout d'un coup, je me vis environné d'un
tourbillon de feu de la grosseur d'un tonneau, et me sentis
frappé avec la plus grande force dans la plante des pieds
et les genoux. Le bruit qui éclata dans ce moment me
parut plus fort que celui de dix canons auxquels on
auroit mis le feu en même tems. L'église se trouva
remplie d'une épaisse fumée avec une odeur de
souffre si forte qu'on avoit peine à la supporter.
Ce ne fut qu'un cris de douleur et de crainte. Plusieurs
enfans avoient été frappés. La plus grande partie étoient
renversés par terre. J'en apperçus un aupès du clocher, assis
et immobile dans sa place, sa bouche et ses yeux
étoient ouverts, son visage pâle comme celuy d'un mort.
Je n'eus rien de plus pressé que de luy donner l'absolution.
Le Bedeau, JOUSSET, renversé sous un panneau de boiserie
jettoit les hauts cris en m'appellant à son secours. A peine
fut-il dégagé que je le vis dans le même état que le jeune
homme. Je luy donnai aussy l'absolution, et les fis tous
deux sortir à l'air. Le premier donna bientôt quelques
signes de vie. On le coucha sur un matelat. Le poux commença
à se dégager, le sang à circuler. Il repris ses sens, vomit et
se trouva soulagé. Son mal étoit dans la gorge et causé
aparemment par l'odeur et la vapeur du souffre qu'il avoit
respiré. JOUSSET fut aussy bientôt revenu à lui. Ses
habits étoient brûlants comme du feu, même ses bas et
ses souliers. En le dépouillant, nous apperçumes sur son
habit un trou, comme celuy qu'auroit pu faire
un coup de fusil, qui commençoit au-dessus de l'épaule
et finissoit au-dessous. L'épaule étoit effleurée dans
cet endroit, sans qu'on put dire ce que c'étoit, mais le
lendemain, on vit clairement que c'étoit une brulure et
on a traité la plaie comme telle. Il en sera quitte comme
les autres pour la peur et un peu de mal. Tous ceux qui
ont été frappés n'ont rien vu ni entendu. Les uns
ont vu comme moy un tourbillon de feu plus ou moins gros,
d'autres un globe de feu de la grosseur de la tête. Une grande
fille a eu son bonnet enporté sans sentir d'autre mal que
beaucoup de chaleur. Le clocher depuis la croix jusques
à l'église d'un côté seulement a été dépouillé de toutes ses
ardoises qui ont été jettées fort loin. La croisée du coeur
du côté du clocher a été traversée, le glacis soulevé, quelques
éclats des pierres du mur ont jaillis dans l'église. Le
dégast est peu de chose.
Pour faire revenir les deux blessés, je me suis
servi de vinaigre que je leurs ay fait respirer
et dont je leurs ay frotté les tempes à plusieurs
reprises. »
Prasville 1748-1790 cote 3 E 304/03 page 151.


Source : Registres Paroissiaux

Saisie : Chantal ARCHAMBAULT

Dernière modification : 24 Février 2019