Histoire des communes - Fiche personnalité

Personnalité

  • François Edmé RICOIS

  • Naissance : 1795

  • Décès : 1881

  • Profession : Peintre de paysages

  • 1 conjoint

  • 1 activité


François Edmé RICOIS

 

François-Edmé Ricois naquit à Courtalain le 29 août 1795 de l’union de Jacques Edmé Ricois et Françoise Angélique Souchay, mais toute son enfance se passa à Châteaudun où ses parents tenaient un commerce de rouennerie.

Il fit des études très sommaires à l’école élémentaire de la ville : l’enfant, plus attentif à la vie du dehors qu’aux problèmes scolaires, ne savait pas grand chose quand vers l’âge de treize ans, sa famille le plaça dans une étude de notaire. Là non plus, l’expérience ne fut pas heureuse : tout en copiant ses rôles, le clerc s’avisa de les illustrer de fleurs, d’animaux et de bonshommes. « Le notaire estima que le dessin sur papier timbré lui revenait un peu cher et avec force regrets, il rendit le jeune Ricois à ses parents ».

Fort heureusement, ceux-ci connaissaient de longue date le duc de Montmorency, châtelain de Courtalain, qui s’intéressa au jeune homme et le dirigea sur l’atelier d’un artiste réputé de ses relations, le peintre Gros (1771-1835). Mais l’artiste en herbe était plus attiré par le paysage que par la peinture d’histoire ; aussi, le 2 mars 1816, il entra à l’école des Beaux-Arts et devint l’élève de Girodet (1767-1824), Charles Bourgeois (1759-1832) et surtout Jean-Victor Bertin (1775-1842), lui-même maître de Corot, dont il se nourrit des principes du néo-clacissisme, et les appliqua sa vie durant « »avec une intelligente souplesse dans ses vues de ville, de port et de château qui restent des témoignages précis et poétiques de la province française au siècle dernier ».

Aux conseils de ses maîtres, Ricois ajouta le travail personnel de plein air, en sillonnant la France entière et même la Suisse. Il exposa au Salon de Paris, à partir de 1819, et obtint une médaille de deuxième classe en 1824 pour son Guillaume Tell.

Ce succès le mit en vogue et dès lors, il ne cessa de prendre part aux salons parisiens et à diverses expositions de province, notamment à Douai, Lille, Toulouse et Cambrai, où il fut encore médaillé. Il aurait sans doute connu les plus hauts honneurs de la carrière, si un deuil cruel, la mort de sa jeune femme, Marie Constance Denin, survenue après quatre ans de ménage, n’avait bouleversé sa vie. Devenu neurasthénique, il se fixa à Nantes, y fonda un atelier mixte, et forma pendant de longues années de nombreux élèves. Mais le démon de la liberté le reprit bientôt, et à partir de 1834, il se consacra à l’étude des châteaux de la Loire : Valençay, entre autres, où il avait été convié par la princesse de Talleyrand, lui inspira une série d’aquarelles qui furent réunies en album et offertes par la noble châtelaine au roi de Prusse, Frédéric-Guillaume IV.

Ne Cessant de voyager aux quatre coins de la France, Ricois a laissé une œuvre documentaire considérable dont il serait difficile d’établir un catalogue ; localement, il a reproduit les principaux châteaux de l’Eure-et-Loir : Châteaudun, Courtalain, Maintenon, Montigny-le-Gannelon, avec une prédilection pour les sites du Sud du département. Sa technique est diverse : les paysages sont traités à l’huile, à l’aquarelle, au lavis, et il s’adonnera également au fixé sur verre, procédé en vogue au XIXè siècle. Une partie de ses dessins : « Les vues du Comté Dunois » sera lithographiée par Auguste Bry.

C’est à Mareil-Marly, près de Saint-Germain-en-Laye où il avait acquis une propriété, que Ricois passa la dernière partie de sa vie. Les environs de Saint-Germain lui fournirent d’ailleurs matière à un très grand nombre de tableaux, « mais à se répéter, l’artiste perdit bientôt de son originalité et de son charme… Parvenu à un âge avancé, à 77 ans, il obtint cependant encore des médailles de bronze à l’exposition internationale de Londres en 1875. Ce fut le dernier éclat de sa flamme. Il vécut encore quelques années, mais sa vue affaiblie l’obligea à renoncer aux derniers croquis qu’il traçait encore d’une main débile dans sa chambre d’impotent… »

François-Edmé Ricois est décédé à Mareil-Marly (Yvelines), le 21 janvier 1881, âgé de 85 ans. De nombreux musées s’honorent de ses œuvres, dont ceux de Châteaudun, Chartres, Dreux, Cambrai, Poitiers, Sceaux, etc…

Source :
- C. Léger : « Artistes dunois (XIXè – XXè siècles) », année 2005, pp 4/5 (avec références).


Saisie : Christian LEGER

Dernière modification : 30 Décembre 2011