Histoire des communes - Fiche personnalité

Ernest Henri GROUCHY

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  Décret de mise en non activité

Biographie

Il entre à Polytechnique le 23/9/1825 et sort classé 12ème, il passe à l'Ecole royale des Ponts et Chaussées par décision de M. le directeur général des Ponts et Chaussées et des Mines [Becquey] en date du 1er mars 1828.

Il entre dans l'administration et occupe successivement les postes de :
- sous-préfet à Cambrai en 1830
- sous-préfet à Bayeux en 1832
- sous-préfet à Montargis en 1833

Sa carrière est provisoirement interrompue par la révolution de 1848. Puis il est nommé préfet du Gers le 10/01/1849, et préfet d'Eure-et-Loir le 24/09/1849.

Un épisode de son séjour en Eure-et-Loir

Par arrêté préfectoral du 18 mai 1851, signé du Préfet Grouchy, il est interdit de couvrir les bâtiments neufs ou remis à neuf en chaume.

L'émeute de la paille

Fin 1854, le sous-préfet de Dreux signe un arrêté défendant désormais de couvrir les maisons en chaume, afin d'éviter les incendies trop fréquents.

Cette nouvelle mesure est contestée par une partie de la population, et quelques opposants sont incarcérés à la maison d'arrêt de Dreux. Des paysans viennent les soutenir, et la manifestation enfle.

Quelques jours plus tard, on apprend à Chartres que le tocsin a sonné dans un certain nombre de communes, des rassemblements se forment, l'insurrection arrive en masse à Dreux. L'autorité locale, qui n'avait à sa disposition qu'un faible détachement d'infanterie, fait libérer trois prisonniers.

Les manifestants, encouragés par ce résultat, décident de se diriger sur Chartres pour libérer des inculpés de Bouglainval.

Au Boullay-Mivoye, la foule rencontre la voiture de Mr Grouchy, préfet d'Eure-et-Loir, et le général de Planhol, commandant le département. Ces derniers sont contraints à mettre pied à terre, et sont entraînés à la mairie du village. Injonction est faite au préfet, de signer l'ordre de mettre en liberté les prisonniers de Chartres, et de révoquer l'arrêté sur les couvertures en chaume. Il refuse, et les menaces de mort se font entendre.

Au bout de deux heures, quelques contestataires proposent de conduire le préfet à Chartres, et là de faire signer la mise en liberté.

A l'approche de Chartres, la gendarmerie, venue au devant du préfet, se trouve aussi bientôt entourée par les manifestants. Le capitaine du Liscoet ordonne la charge, et ses neuf hommes mettent le sabre à la main et fondent sur la masse compact de 1500 individus.

La foule commence à lancer des pierres, quelques unes atteignent le général et le préfet. Un assaillant, plus belliqueux, armé d'une pierre, assène un coup violent sur la tête du préfet, heureusement amorti et dévié par le chapeau.

Enfin un escadron arrive, cerne le village, et délivre le général et le préfet.

Les magistrats du parquet de Paris se sont rendus à Chartres et ont instruit l'affaire. A la suite de cette agitation le sous-préfet de Dreux est révoqué de ses fonctions et le préfet d'Eure-et-Loir est mis en non-activité le 06/01/1855.

Appréciation sur le préfet (1851)

Nature froide et réservée, et qui le fait passer à tort comme manquant de bienveillance. Dévouement loyal.

L'auteur de cette note est inconnue, la pièce porte en tête : ministère de la police générale. Correspondance de la famille impériale.

Mandats électoraux

Il est élu député du Loiret le 21/06/1857, et fait deux mandats :
- du 21/06/1857 au 04/11/1863 Indépendant
- du 31/05/1863 au 27/04/1869 Indépendant

Il est aussi élu conseiller général de Montargis (Loiret) le 18 juin 1864.

Officier de la légion d'honneur le ll/08/1850

Sources : http://www.annales.org/archives/eleves.html - dictionnaire des parlementaires français 1789-1889 Adolphe Robert et Gaston Cougny - Le Mémorial français, par E. Vander-Burch et C. Brainne - Bulletin des lois