Histoire des communes

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Cloyes, chef-lieu de canton de l’arrondissement de Châteaudun, à 11 km de cette ville, dans le sud de l’Eure & Loir, situé longtemps principalement sur la rive gauche du Loir, occupe aujourd’hui les deux rives ainsi que celles de l’Yron.

Les nombreux objets gallo-romains et mérovingiens découverts près du Loir et sur les hauteurs qui dominent le quartier du Vivier permettent de situer l’origine ancienne d’une agglomération locale. (carte archéologique de la Gaule – l’Eure & Loir – Fondation Maison des Sciences de l’Homme – Paris 1994)
D’après Joseph Beillard l’étymologie de Cloyes proviendrait du vieux mot du XIIème siècle, « cloie, cleie » d’origine gauloise signifiant « claie », « clôture ».

Cloyes n’était qu’un simple bourg clos de murs jusqu’au passage de François 1er qui, revenant de Blois à Châteaudun, l’érigea en ville par deux actes du 21 mai 1545.

Parmi les évènements mémorables de Cloyes, citons :
- la « Croisade des enfants » en 1212, conduite par un jeune pâtre cloysien nommé Etienne et dont certains vitraux de l’actuelle église saint Georges illustrent le voyage,
- des épisodes guerriers, fin 16ème, prise et reprise par les catholiques et les huguenots,
- l’invasion prussienne de 1870-1871,
- et enfin l’occupation allemande suivie des épisodes de la Libération en 1944.

Cloyes n’échappa pas aux pillards (1358 et 1411), aux épidémies (1631), à la disette (1662).

Des personnages célèbres illustrèrent la ville de leur visite, plus ou moins rapide, en 1164, le pape Alexandre III, en 1360, Edouard III, roi d’Angleterre, les ducs de Bourgogne Philippe le Hardi, puis Jean sans Peur, François 1er en 1545, en 1589, Henri, roi de Navarre, puis plus tard l’impératrice Marie-Louise.

Cloyes fut dès le début une ville de marchés (aux grains, à la volaille), et de foires annuelles. De nombreux hôtels existaient dès le 16ème : Le Grand Cerf, le Cygne, La Croix Blanche, L’Ecu de France, Sainte Barbe, Le Mouton rouge, Le Dauphin qui aurait reçu François 1er , le Grand Saint-Jacques, le Petit Saint Jacques, Le Cheval Blanc, le lion d’Or, le Saint Sébastien, les Trois Marchands, et d’autres.

De nombreuses activités se développèrent en plus de l’agriculture, citons la culture de la vigne (de nombreux vignerons figurent dans les registres paroissiaux et registres d’état-civil), l’exploitation de noyers et l’existence d’un moulin à huile, les moulins à blé et à tan, les tisserands, la pêche dans le Loir (on trouve des pêcheurs professionnels dans les registres), et de nombreux autres métiers (68, cités par l’abbé Peschot).

De ses trois églises, Saint Séverin (la plus ancienne, située probablement sur les hauteurs qui dominent le quartier du Vivier), Saint Lubin (située sur l’actuelle place Gambetta) brûlée en 1826, Cloyes ne conserve que l’église Saint-Georges et la chapelle d’Yron, à la sortie de Cloyes.

Plus récemment, Cloyes servit de modèle avec Romilly sur Aigre au roman d’Emile Zola, « La Terre ».

Pendant la libération de 1944, le pont enjambant le Loir a sauté le 12 août, et le 15 la ville était libérée.
De nombreux actes de résistance eurent lieu, Jean Chauveau, enfant du pays, fut l’un de ces résistants : capturé lors d’un accrochage avec les allemands, il fut emmené dans un camion le 15 août au soir, son corps martyrisé sera retrouvé le 17 mars 1947 sous une couche de terre à l’école rue de la République de Châteaudun.

Références :
- Recherches Historiques de Cloyes sur le Loir – Abbé A. Peschot
- Cahiers du Temps Jadis – Cloyes sur le loir – Joseph Beillard
- Carte archéologique de la Gaule – l’Eure & Loir – Fondation Maison des Sciences de l’Homme
- Cloyes, les heures noires 1939-1944 – Jean Galerne
- 1944 derniers combats – Eric Santin