Histoire des communes

Villebon : Château de Villebon

Lieu-dit le Château
Voir aussi :
Construction 1391
 

Le château de Villebon (1854)

Le vieux château de Villebon, entièrement construit en briques est entouré de larges fossés à fond de cuve, constamment remplis d'eau.

Dans son ensemble, cet édifice paraît remonter à la fin du XIVe siècle, et peut-être au commencement du XVe; mais il est facile de s'apercevoir qu'il a subi de graves modifications dans les siècles suivants car Sully le fit approprier à sa convenance, et ses héritiers l'accommodèrent à la leur.

C'est un spécimen curieux qui fait voir comment on a pu réduire aux exigences et aux besoins de grands seigneurs du XVIIe siècle un vieux manoir fortifié, soit en pratiquant de nouvelles ouvertures à l'extérieur, soit en établissant de nouvelles distributions à l'intérieur.

Tel qu'il est aujourd'hui, ce château présente un carré régulier au milieu duquel est une cour. Sa façade principale est défendue par quatre grosses tours, surmontées d'une plate forme de plomb et couronnées de créneaux et de mâchicoulis ; une tour à chaque angle et deux au milieu, entre lesquelles s'ouvre le porte d'entrée, précédée d'un pont-levis. Ces quatre tours sont dites d'Estouteville, de Condé, de Rosny et de Sully, du nom de leurs anciens propriétaires.

La façade opposée n'offre que trois tours seulement. Entre ces sept tours et sur les deux façades latérales règne une galerie couverte, percée de nombreuses meurtrières, à l'aide de laquelle on peut faire une promenade aérienne autour de l'édifice, et pénétrer sur les plates-formes des tours. Ces quatre logis sont surmontés de toits rapides couverts en ardoises.

En passant sous le porche, avant de pénétrer dans la cour, on remarquera une énorme quantité de massacres de cerfs, de daims, de chevreuils et d'autres animaux, trophées de chasse des anciens châtelains.

Cette cour est d'une architecture simple et sévère, à laquelle la teinte séculaire des briques donne encore plus de gravité ; à la différence des couleurs, à la disparité des ornements, des corniches et des lucarnes, il est facile de reconnaître les différents reprises, les réparations et les modifications que l'édifice a subies depuis son origine.

A droite, c'est l'escalier construit au XVIe siècle par Jean d'Estouteville ; à gauche, c'est l'escalier de Sully. Au-dessus de la porte de ce second escalier on voit le buste de ce grand homme à côté de celui de sa femme, Rachel de Cochefilet.

Les appartements ont conservé à l'intérieur à peu près l'aspect et jusqu'aux ameublements qu'ils avaient du temps des Sully, sans que les deux siècles suivants y aient apporté de grave modification. Ce sont encore ces grandes salles, ces longues galeries, ces tentures, ces hautes et larges cheminées de marbre ou de menuiserie, avec leurs plaques armoriées et leurs vieilles garnitures en cuivre doré. Ce sont encore des tapisseries historiées, ces grands fauteuils, ces meubles en marqueterie, ces poutres peintes et dorées, ces peintures murales, ces blasons, tels qu'ils étaient, sinon du temps de Sully lui-même, au moins du temps de ses successeurs les plus rapprochés.

Nous laisserons au cicerone habituel le soin de vous guider dans ces appartements, de vous montrer le lit où couchait Henri IV et celui où mourut Sully. L'espace nous manque pour vous énumérer toutes les curiosités de Villebon ; mais nous signalerons particulièrement à votre attention une grande galerie du rez-de-chaussée dans laquelle sont peints sur la muraille les divers châteaux que possédait la famille de Béthune ; vous y remarquerez avec intérêt, sans doute, le vieux château fort de Nogent-le-Rotrou, ceux de Courville, de Rosny et de Sully en Gâtinais. A l'une des extrémités de cette galerie est un petit enfoncement dans lequel reposa le corps du grand ministre, en attendant que le piété de sa veuve eût achevé le mausolée qu'elle lui élevait, selon ses désirs, à l'hospice de Nogent-le-Rotrou.

Dans une des galeries supérieures, vous trouverez encore bien des souvenirs qui se rattachent au vieux château et à ses illustres hôtes, surtout un petit oratoire décoré de peintures représentant des scènes de l'ancien et de Nouveau Testament.

Source : Guide-itinéraires de Paris au Mans par Auguste Moutié (1854)

2012

Le château semble avoir peu changé.

1904 - Vente sur licitation de fermes faisant partie du domaine de Villebon

Le dimanche 24 juillet 1904, en l'une des salles d'une maison rue du faubourg Saint-Pierre à Courville, vente des fermes dépendant de la succession de M. le Marquis de PONTOI-CAMUS de PONTCARRE, en exécution d'un jugement du 6/05/1904, à la requête de Louis Cyprien Charles, Marquis de PONTOI-CAMUS de PONTCARRE de BROYES, propriétaire au château de la Pierre à Coudrecieux.

Les fermes vendues sont :

La ferme de Cernay communes de Cernay, Marcheville, Saint-Denis-des-Puits et Orrouer. (139 hectares)
La ferme des Loges communes de Marcheville, Cernay et Corvées-les-Yys. (69 hectares)
La ferme des Yys ou de Saint-Pierre-des-Yys, commune des Corvées-les-Yys.
La ferme de la Fougueterie communes des Corvées-les-Yys, Nonvilliers, Saint-Denis-les-Puits et les Châtelliers-Notre-Dame. (83 hectares)
Le ferme du Grand-Saint-Lubin commune des Corvées-les-Yys. (85 hectares)
La ferme de la Chenarderie communes de Nonvillers et des Corvées-les-Yys (69 hectares)
Le grand bois de la Gâtine commune de Saint-Denis-les-Puits. (322 hectares)
Le bois des Yys commune des Corvées-les-Yys.
Et de nombreux bois plus petits et un étang de 7 hectares


Source : Guide touristique

Saisie : Christiane BIDAULT

Dernière modification : 15 Juillet 2012