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Nogent-le-Rotrou : Monument aux morts

Rue Place de la République
Voir aussi :
Construction 1922

Source : Archives municipales

Liste de 360 morts
 

Historique

L'idée de construire des monuments aux morts est née pendant la guerre 1914-1918. Pour la république, le rappel des morts doit être matérialisé par l'érection d'un édifice placé au coeur d'un espace public.

C'est en 1919 que la municipalité décide de construire un monument aux morts afin de rendre hommage aux 303 Nogentais tombés durant le conflit. Pour cela un commité d'érection est constitué sous la présidence de Henri Villette-Gâté, maire de la ville.

Le monument est l'oeuvre de l'architecte Charles Lamichel et du sculpteur Henri Vallette (1877-1962). Financé par souscription publique, il coûte 45 000 francs. La ville offre 10 000 francs.

La construction dure 5 mois, de juin à octobre 1922. Il est installé sur la place de la République, alors considérée comme la plus belle place de la ville, proche des écoles. Le monument est inauguré le 12/11/1922, sous la présidence de Maurice Maunoury, député d'Eure-et-Loir, et ministre de l'intérieur. L'inauguration donne lieu à des célébrations patriotiques et religieuses, le curé de Notre-Dame, Constant Claireaux, donne sa bénédiction.

Architecture

L'ensemble du monument se compose de deux types de pierre, celle d'Euville et celle de Chauvigny. Elles ont été choisies pour leur solidité et leur conservation du ton.

La partie architecturale, le socle, est en pierre de Euville, commune de Lorraine, entre Commercy et Nancy, sauf les bas-reliefs des panneaux latéraux. Le socle a une hauteur de 1,70 mètre, une longueur de 4,65 mètres et une largeur de 1,25 mètre pour son corps principal. Le cube central qui supporte le statuaire, est constitué d'un seul bloc massif de pierre.

Le statuaire est en pierre blanche de Chauvigny, commune du département de la Vienne, ainsi que les deux bas-reliefs des deux panneaux latéraux. Il a une hauteur de 2,10 mètres.

Les différents types de monuments

En France, il existe quatre types de monuments aux morts :

- Les monuments patriotiques : Les plus répandus, on les trouve sur les places publiques, proches des mairies et des écoles.

- Les monuments funéraires : ils se situent dans les cimetières et portent comme dédicaces "A nos morts" ou "A nos enfants"

- Les monuments funéraires-patriotiques : on les trouve également dans les cimetières, ils ont comme dédicaces "A nos grands morts" ou "Gloire à nos héros"

- Les monuments pacifistes : Ils se situent dans les cimetières ou sur les places publiques, leurs dédicaces ne font mention aucunement de la France ou de la patrie, mais plutôt d'une dénonciation de la guerre et des horreurs qu'elle engendre. On peut y voir des décidaces telles que "A bas la guerre" ou "Maudite soit la guerre". Ils sont très rares, environ une dizaine.

Monument de Nogent-le-Rotrou

C'est un monument patriotique, aucun des 303 noms des Nogentais morts pendant la guerre n'est gravé, simplement une dédicace "Aux enfants de Nogent morts pour la France"

La liste des morts est gravée sur deux plaques situées dans le vestibule de l'Hôtel de Ville.

Orientation géographique

Elle n'est pas le fruit du hasard, les monuments sont en général orientés face à l'Est ou face au Nord. Après la guerre ils avaient une vocation de surveillance avec pour mission de surveiller l'horizon et les plaines de l'Est, par lesquelles, et par deux fois, l'ennemi s'était engouffré.

Les sculptures

Les deux bas-reliefs symétriques de la face postérieur du socle représentent deux soldats morts, couchés sur un fond de lauriers et dans les plis du drapeau français.

La scène du bas-relief droit des pans latéraux rappelle le départ de ceux qui vont défendre le foyer, ce dernier restant à la garde des femmes, enfants et parents. L'église Saint-Hilaire est également représentée.

La scène du bas-relief gauche des pans latéraux représente la moisson faite dans un champ ou repose le héros tombé, et dont prennent part les enfants. Cette scène marque le symbole du sacrifice fécond et des espérances qu'il donne aux générations futures.

Sur le revers du socle nous trouvons un écusson aux armes de la ville.

La statuaire

Le groupe central représente la France sous les traits d'une femme encore jeune, mais maternelle, qui accueille un jeune soldat mourant, qui déjà s'éveille à l'immortalité. Elle élève au-dessus de sa tête une palme de lauriers qui a aujourd'hui disparue, volée il y a quelques années.

Ce symbole floral renvoi à une double symbolique :

- la première, chrétienne, signifie la certitude de l'immortalité de l'âme et de la résurrection des morts.

- la deuxième, militaire, renvoie à la victoire.

Sources : archives communales par Stéphane Cortot archiviste de Nogent-le-Rotrou


Saisie : Christiane BIDAULT

Dernière modification : 1 Décembre 2008