Histoire des communes

Commentaires et textes

Présentation : Cherisy

 

Les anciens titres appellent cette commune Cherisy la ville ou Cheribon le Maustier. C’est la plus populeuse du canton après celle de Dreux. Elle est située sur la route nationale N° 12 de Paris à Brest à 5 kilomètres de Dreux, 38 de Chartres et 76 de Paris. Son territoire est arrosé par la rivière d’Eure et la Blaise, l’un de ses affluents.

L’existence de Cheribon remonte aux premiers temps de la domination gauloise mais ce n’était alors qu’une dépendance du palais de Fermaincourt. Elle porte dans nos cartulaires les noms latins de cauraciacus, chariciacus, carisiacus, carisiacum, cherisiacum, charisei.

Son église est mentionnée dès le dixième siècle.Elle fut donnée vers 981 avec les dîmes de cette paroisse à la collégiale de Saint Etienne de Dreux par la comtesse Eve, veuve de Gautier comte de Dreux, du consentement de Lothaire roi de France (Lothaire monta sur le trône en 954 deux mois après la mort de son père Louis IV arrivée le 10 décembre, il décéda le 2 mars 986).

986 Odon évêque de Chartres (Odon ou Eudes siégea de 966 à 1002) confirma cette donation en 986 et y ajouta celle de l'église de Marville Moutiers Brulé suivant une charte que l’on conservait dans le trésor de l'église collégiale de Dreux.

1101-1129 Le même Baudoin est mentionné au nombre des témoins de la donation d’une maison faite à lad abbaye par Mabile femme de Gervais seigneur de Chateauneuf. Nous trouvons encore un Baudoin de Cheribon (baldinus de charisei) parmi les témoins de la donation de la terre de Breherville (hameau de Dampierre sur Avre) faite au douzième siècle par Raoul d’Ilou (hameau de Dampierre sur Avre) en faveur des lépreux de Beaulieu près de Chartres.

1494 Vénérable et discrète personne maître Jean Dobineaux, prêtre, licencié en droit, chantre de l'église paroissiale Saint Pierre de Cheribon, pour y célébrer une messe chaque année, deux sous tournois de rente annuelle que devait payer Jean Descossex paroissien de Cheribon.

1563 vénérable et discrète personne Maistre Michel Guyard chanoyne en l’église Notre Dame de Chartres et prestrier de la prestriere de Dreux apportant aux vénérables doyen, chanoynes et chapitre de la dicte église, baille par ces présentes à titre de ferme et loyer d’argent la dicte prestriere de Dreux, ce consistant en logis appelez la boucherye de Dreux avec les boys du chappittre contenant 315 arpents et demi et 24 arpents de prés assis en la vallée de Cerisy (Cheribon) avec tous cens et autres droits appendans de la dicte prestriere, pour et moyennant la somme de six cents cinquante livres tournoys de ferme et loyer annuel, deux poinçons de vin et autres charges au nombre desquelles figure celle de payer les gages des officiers de la justice du chapitre et de faire les réparations indiquées par la visite des corps d’ostel, apentiz et autres appartenances du lieu de la boucherye du dict Dreux - 25 mars.

1574 le chapitre de Dreux, ruiné par l’incurie ou par la cupidité de ses chanoines et par les guerres, sous les règnes de Charles IX, Henri III et Henri IV, fut obligé d’aliéner le 4 mars 1574 les domaines de Cheribon, Blainville, Louviers en Drouais, les Osmeaux etc.
Cheribon la ville avec Osmeaux fut vendue à Jacques de Crevecoeur à la charge de l’hommage envers le chapitre et autres droits.

1587 un bail du 27 octobre porte le fermage de la prestriere de Dreux à 197 écus sols pour les deux premières années et 269 écus sol pour le reste des 15 années, durée du bail. Les biens affermés sont le logis de la boucherie de Dreux, les bois des Corvées ou bois du chapitre contenant 315 arpents y compris les fosses, 24 arpents de pré en la vallée de Cheribon, les cens, rentes et autres droits de la prestriere et les deux tiers des amendes de bêtes trouvées dans les bois.
Les autres baux de 1598 à 1702 relatifs aux bois des Corvées et aux 24 arpents de prés de Cheribon sont relatées à l’article de la commune de Montreuil.

1594 les vénérables chanoynes et chappitre de l’eglyse cathédrale Nostre Dame de Chartres font bail à Robert Beroust, laboureur, demeurant à Sainte Gemme, de 24 arpents de pré en pâture ou environ, d’une pièce assis à la prairye du dict Saincte Gemme, paroisse de Cheribon et es environs, estant des appartenances du revenu temporel de la dicte eglyse et vulgairement appelez les prez du chappittre. Ces bails et prinse faictz moyennant la somme de dix escus sol de loier. Donné soubz le scel royal dud Dreux, le mercredy seizième jour de mars mil cinq cent quatre vingtz et quatorze.

1684 : un acte de vente mentionne le village de Cheribon le Moustier.

1759 : voici la notice que nous trouvons sur Cheribon dans la description de la généralité de Paris à l’article élection de Dreux :

Cheribon paroisse sur l’Eure a une lieue de Dreux et sur la route de Paris - 179 feux - patron Saint Pierre - seigneur Monsieur le Marquis de Sourches - le chapitre de Dreux nomme à la cure qui vaut 700 livres. Cheribon est sur une colline.

Dès le treizième siècle, le chapitre de Dreux nommait à la cure de Cheribon qui comptait alors 180 paroissiens et valait 40 livres de revenu. Le pouillé de 1738 lui donne 150 communiants et 700 livres de revenu. Le chapitre de Dreux nommait encore à la cure.

La consistance territoriale de Cheribon cadastrée en 1830 était de 1201 hectares 42 ares 70 centiares.

Le sol de Cheribon, argilo siliceux en général, est siliceux calcaire dans la partie montueuse située à l’ouest. L’argile de bonne qualité alimente deux poteries dont les produits sont dirigés sur Dreux, Saint André (Eure) et Nogent le Roi.

Les deux fours à chaux qui existent dans la commune peuvent produire année commune environ 2000 hectolitres de chaux mélangée avec du sable que l’on extrait sur plusieurs points du territoire. Cette chaux forme un excellent mortier pour les constructions exposées à l’air.

La rivière Eure qui traverse la commune du sud au nord-ouest alimente trois moulins à farine dont un à Cheribon(six paires de meules), un au hameau du petit Cheribon (une paire de meules) et le troisième à Osmeaux (6 paires de meules). Le Bleras, dérivation de la Blaise affluent de l’Eure, alimente le moulin du Clos Regnier (une paire de meules) déjà cité. Les farines des moulins de Cheribon et d’Osmeaux sont dirigées sur Paris ou Laigle, les produits des autres sont consommés dans la localité.

Sources : Cahier de Joseph AUGER


Source : Archives personnelles

Saisie : Mireille ROUSSEAU

Dernière modification : 6 Juillet 2011

 

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