Histoire des communes - Fiche personnalité

Personnalité

  • Louis HOUDE

  • Naissance : 1617

  • Profession : Maçon, sabotier, installé au Canada

  • 1 conjoint

  • 1 activité


Louis HOUDE

Les Passagers de « La Marguerite » en 1647

Au XVIIe des centaines de Percherons sont partis de La Rochelle pour la Nouvelle France qui allait devenir le Québec. La ville de La Rochelle est au cœur de l’histoire de la migration vers la Nouvelle France, car c’est de là que partirent les pionniers français, en premier lieu Samuel de Champlain et Pierre Du Gua de Mons, originaires du Poitou ; c’est de ce port que partirent ensuite sur les bateaux de La Compagnie des Cent Associés les engagés, les marchands, les missionnaires, les militaires, les « filles du Roi », etc.
La Rochelle est à 350 kms du Perche et pourtant cette province a joué un rôle déterminant dans le peuplement du Canada. Dès 1635, sur 132 colons français fixés en Nouvelle France, 35 sont originaires des régions de Tourouvre et Mortagne-au-Perche. Nombreux ont tenté l’aventure sous l’impulsion du docteur Robert Giffard : né à Autheuil en 1590, il embarque comme médecin sur les bateaux de la Compagnie des Cent Associés, revient à Mortagne pour s’y marier et faire fortune, avant de repartir définitivement en Nouvelle France où la Compagnie lui octroie en 1634 la seigneurie de Beauport près de Québec. Il a alors besoin de laboureurs et d’artisans pour mettre en valeur ses terres ; il pense à ses compatriotes percherons et demande aux frères Juchereau de jouer le rôle de « sergents recruteurs ».
A chacun de mes séjours à La Rochelle je pense à Louis Houde né en 1617 à Manou (Eure et Loir) qui avait embarqué au port de La Rochelle en 1647 sur « La Marguerite » et est mort en 1712 au Québec où sont nés ses 14 enfants. Des milliers de descendants perpétuent le souvenir de « l’ancêtre » dans une association qui fête ses 20 ans en 2012. A cette occasion, j’ai rédigé un article sur le départ de 1647, article publié dans « Le Manousien » journal de l’association des Descendants de Louis Houde et Madeleine Boucher. Je reprends ici l’essentiel de ce texte. Pourquoi Louis Houde a-t-il quitté Manou pour tenter sa chance au-delà des mers, et pourquoi ses frères et cousins, (mes ancêtres), sont il restés au pays ? Difficile de trouver une réponse après quatre siècles, si ce n’est le goût de l’aventure pour l’un, celui de la prudence pour les autres… mais l’histoire est elle aussi simple ? Je n’ai pas de réponse, mais j’ai voulu imaginer le voyage de Louis Houde et de ses compagnons vers la Nouvelle France.

De Manou à La Rochelle, mai-juin 1647.

Au printemps 1647 Louis Houde a 30 ans ; il est né le 1er juillet 1617 à Manou, fils de Noël et d’Anne Lefebvre. Il est paysan, maçon ou sabotier selon les opportunités de travail qui le conduisent à circuler au-delà de sa paroisse. Il entend parler de contrats de travail qui assurent un revenu pour 3 ans, voire l’espoir d’une terre pour s’installer dans un nouveau pays où il n’y aura ni misère ni famine.

A 25 kms de Manou se trouve Lhome-Chamandot où le seigneur s’appelle Noël Juchereau sieur des Châtelets, celui qui avec son frère Jean Juchereau sieur de Maure, recrute les candidats au travail en Nouvelle France. Devant un notaire à Tourouvre et généralement par l’intermédiaire de leur frère Pierre Juchereau sieur des Moulineaux, Noël et Jean Juchereau, (qui sont en Nouvelle France), font signer des contrats à ceux qui s’engagent pour partir et travailler à leur service pendant 3 à 6 ans.

Le contrat de Louis Houde n’a pas été retrouvé, mais on sait qu’il s’engage à travailler 3 ans pour Noël Juchereau.
En mai 1647, Louis Houde dit adieu à ses parents, à sa famille et à ses amis ; il regarde une dernière fois le clocher de Manou et a la conviction qu’il ne le reverra jamais. Certes son contrat est de 3 ans, mais il espère fermement obtenir une terre et s’installer pour « faire fortune ». Il fait un pari incroyable et seul de sa paroisse, il s’en va au bout du monde ! Il n’a guère d’autre bagage qu’un bon bâton pour rejoindre les autres engagés à l’hôtel du Cheval Blanc à Tourouvre : 30 kms à pied. En chemin il est rejoint par René Vigneron de Lhome-Chamandot.

René Vigneron a signé son contrat le 11 mars 1647, devant Choiseau notaire à Tourouvre, avec Pierre Juchereau sieur des Moulineaux pour Noël Juchereau; il est engagé comme laboureur pour 3 ans moyennant 63 livres par an et un chaperon.
Sur le chemin Louis et René sont pleins d’enthousiasme et parlent de leur « rêve américain ». Ils ne peuvent imaginer que ce rêve durera seulement un an pour René : il sera inhumé le 2 août 1648 à Québec. Pour l’instant ils sont au début du voyage et se hâtent vers Tourouvre où les attendent huit compagnons originaires de cette paroisse :
Philibert Chaudon - Raoulin Frondière - Jacques Loiseau dit Grandinière - Jean Malenfant - Julien Mercier - Pierre Piau - Daniel Tremond - René Visage

La troupe comprend aussi cinq hommes des paroisses voisines de Tourouvre :
de Bubertré, René Duteil - de Champs, Louis Guimond - de Beaulieu, Martin Huan - de Moussonvilliers, Pierre Loignon ( ou Alloignon) - de Randonnai, Pierre Tremblay.

Recrutés par Noël Juchereau se joignent encore à eux :
Pierre Lande de Ste Céronne-les-Mortagne engagé le 19 mars 1647 comme manœuvre pour 3 ans moyennant 78 livres par an.
Pierre de Montchevreuil engagé le 8 avril 1647 comme sergetier pour 3 ans moyennant 80 livres par an et une paire de souliers une fois.

C’est le grand départ vers La Rochelle à 350 kms. Il leur faut une bonne semaine pour faire ce voyage sur des routes inconnues et mal assurées ; sans doute sont ils accompagnés d’hommes des frères Juchereau qui les guident et les rassurent ?

De La Rochelle à Québec, juin – août 1647.

La petite troupe a évité tous les dangers et découvre le port de La Rochelle, une grande ville pour des Percherons dont les villages atteignent rarement 1000 âmes. Une grande activité règne dans ce port. Ils cherchent leur bateau.
Leur bateau s’appelle « La Marguerite » ; c’est un voilier qui jauge 70 tonnes dont les armateurs sont Noël Juchereau et Pierre Lecardeur de Repentigny. Tous deux, le 6 juin 1647, engagent par charte-partie, devant Teuleron, notaire à La Rochelle, Hippolyte Bourget comme maître du navire. C’est un navire marchand mais, compte tenu des dangers de guerre ou de piratage, il est armé pour parer à toute attaque ; pour ce voyage 4000 livres de poudre ont été achetées par Noël Juchereau chez Jean Poutrize, maître poudrier à La Rochelle.

En attendant les vents favorables, les marchandises liées au commerce sont embarquées au plus bas niveau du navire, puis les animaux et vivres destinés à nourrir l’équipage et les passagers, puis au dernier moment les passagers. C’est l’instant décisif où Louis Houde et ses compagnons abandonnent la terre ferme pour cet océan dont ils ignorent l’immensité, mais au bout duquel ils imaginent leurs rêves. Ils ne savent pas s’ils reverront la France et pourtant tous, comme Julien Mercier, font le serment de ne pas l’oublier.

Julien Mercier a 26 ans. Il a été baptisé le 27 février 1621 en l’église St Aubin-de-Tourouvre, fils de François et Roberte Cornilleau. Il a été engagé par Noël Juchereau le 25 février 1647 comme manœuvre pour 3 ans moyennant 75 livres par an et une paire de souliers une fois. Il se promet de ne jamais oublier son pays mais ne sait pas ce qui l’attend !
Julien, dès 1651, obtiendra une terre en concession à Québec. Il épousera en 1654 Marie Raulin dont il aura 10 enfants et de très nombreux descendants dont un ministre qui tiendra le serment de 1647 : En 1891 Honoré Mercier, Premier Ministre du Québec, visite Tourouvre ; en l’honneur de son ancêtre Julien Mercier parti sur « La Marguerite », il offre à l’église deux vitraux historiés : l’un montre le départ de Julien auquel son père dit : « n’oubliez jamais ni Dieu, ni la France » ; l’autre représente Honoré accueilli par le curé de Tourouvre auquel il déclare : « nous n’avons oublié ni Dieu, ni la France ».

Après le 6 juin, « La Marguerite » quitte La Rochelle et vogue vers la Nouvelle France. C’est la grande aventure pour les dix sept percherons partis de Tourouvre et huit autres engagés originaires du Poitou et du Centre :
- de La Rochelle, Jacques Poupeau, tonnelier avec sa femme Marguerite Deschamps et leur fils Jean.
- de Cognac, Martin Trut, laboureur
- de l’Aunis (province de La Rochelle-Rochefort) Jean Margat de Thou et Jacques Drouet de La Jarne, tous deux scieurs de long
- d’Orléans Jacques Roy, manœuvre
- et enfin Jean Dufour (dont on ne connaît pas l’origine).

Les engagés ne savent rien de l’immensité de l’océan, du silence, du vent et des tempêtes, des pirates qui rôdent, des navires ennemis qui menacent… Ils ne savent rien et ensemble dans une promiscuité permanente ils ont moins peur et s’inventent des lendemains heureux. Pendant deux mois de traversée, des affinités et des liens se tissent.

Certains se connaissaient avant le départ :

Philibert Chaudon, fils de François et Renée Lefebvre, baptisé le 22/09/1600 à Tourouvre est allié à la famille de Julien Mercier : sa marraine, Renée Cornilleau est une cousine germaine de Julien. Par ailleurs, Perrine, sœur de Philibert est marraine de Julien Mercier, alors que Renée Mercier, sœur de Julien est marraine de Jeanne, autre sœur de Philibert !

Pierre Piau, René Visage et Daniel Tremond, tous trois de Tourouvre, sont engagés par Jean Juchereau sur le même contrat du 18/02/1647, moyennant respectivement 60 livres, 50 livres et une paire de souliers, 55 livres et un habit
Ce même 18/02/1647 et aussi pour Jean Juchereau, un contrat engage deux manœuvres : Jean Malenfant de Tourouvre, pour 5 ans, 55 livres et une paire de souliers, et, Louis Guimond de Champs, pour 6 ans, 40 livres, une paire de souliers et un habit de serge de laine.
Des amitiés vont se renforcer au cours des temps. Ainsi en est-il du lien entre Martin Huan et Pierre Tremblay qui ont été engagés par Noël Juchereau sur le même contrat le 9 avril 1647.

Martin Huan originaire de Beaulieu a 40 ans. Il est engagé comme serrurier pour 3 ans moyennant 90 livres par an. Martin, le seul des deux à savoir signer, « prend sous son aile » Pierre Tremblay, laboureur à Randonnai, 20 ans fils de Philibert et Jeanne Coignet, qui est engagé pour 75 livres par an. Leur lien quasi filial ne se démentira jamais et ils vivront ensemble toute leur vie en Nouvelle France. Le 16 octobre 1669, devant Auber, notaire à Québec, Martin Huan fait donation de ses biens et héritages à Pierre Tremblay et son épouse « parce qu’ils l’ont toujours secouru » et lui ont fait « plusieurs services et douceurs ainsi qu’un bon et vrai ami peut faire » Martin Huan, célibataire, se retire chez les Tremblay où il finit sa vie.
Des liens se nouent aussi entre hommes de provinces différentes : ainsi Louis Houde se lie-t-il avec Jean Dufour. Cette amitié se confirmera lors de l’installation et se traduira par des affaires communes ; en 1649, ils seront tous deux propriétaires d’une terre de douze arpents de façade sur le fleuve St Laurent et de vingt de profondeur acquises de Jean Juchereau de Maure, terre qu’ils revendent à Mathieu Amyot.
Le voyage dure deux mois et enfin le 6 août 1647, les passagers de « La Marguerite » aperçoivent la terre et le majestueux fleuve St Laurent ; quel bonheur d’être arrivés ! Ils débarquent à Tadoussac sur la côte nord du St Laurent là où le fleuve se rétrécit et montent dans des petites embarcations pour rejoindre Québec une centaine de milles en aval.

Louis Houde monte dans un bateau de Nicolas Marsolet où se produit un incident : un marin ivre, Charles Gorré arrivé le 20 juin par le navire « le Notre Dame », se jette par-dessus bord. L’accident est relaté au greffe de Claude Lecoustre avec parmi les témoins Louis Houde qui sait signer et dont c’est le premier acte officiel en Nouvelle France. Il y en aura beaucoup d’autres jusqu’à son testament en 1710 !
Louis Houde et ses compagnons arrivent à Québec et c’est le début d’une nouvelle vie.

Des Retours en France.

Sur les dix sept percherons débarqués à Tadoussac le 6 août 1647, on sait que cinq sont retournés en France à plus ou moins longue échéance :
Raoul Frondière, pourtant engagé pour 3 ans, est de retour à Tourouvre dès 1648.

Pierre Piau, marchand et tissier en toiles, qui avait été engagé pour 3 ans, se marie avec Françoise Lenoir à Tourouvre le 24 juin 1653 et y reste.

René Visage, engagé pour 3 ans sur le même contrat que Pierre Piau, se trouve à Tourouvre en 1658 : le 14 juillet, il remet à Pierre Juchereau et Charles Lucas l’effet de l’adjudication de la dîme de St Aubin appartenant au trésor de l’église de Tourouvre. Il est laboureur et habite le hameau de La Garenne.

René Duteil est à Bubertré en janvier 1653 où il est parrain de Jacques et Françoise Lebigre, enfants jumeaux de François et Renée Duteil.

Jean Malenfant qui avait été engagé pour 5 ans comme manœuvre repasse en France en 1655.

De quatre émigrants de 1647, on ne connait pas le devenir, mais on pense qu’ils sont aussi revenus en France :
Pierre Lande et Pierre de Montchevreuil.

Philibert Chaudon de Tourouvre avait 47 ans lors de son engagement en 1647 ; il avait été marié d’abord à Pasquette Héron d’où un fils François, puis en 1630 à Marie Loyseau d’où cinq enfants nés entre 1631 et 1645. Son contrat du 19 mars 1647 avec Noël Juchereau pour 3 ans précisait que sur la somme de 90 livres par an, 60 revenait à sa femme qui restait à Tourouvre.

Daniel Tremond, de Tourouvre, appartenait à une fratrie de dix enfants dont le père, Jean, avait été assassiné en 1630, et dont la mère, Louise Dourdaine, avait renoncé à poursuivre les assassins de son mari moyennant finances. Il avait 24 ans lors de son engagement pour 3 ans.

Des familles-souche du Québec

Par contre, il est avéré que huit percherons arrivés sur « La Marguerite » se sont établis définitivement dans la province du Québec.
On a déjà indiqué que René Vigneron était mort dès 1648 et que Martin Huan resté célibataire avait donné ses biens à Pierre Tremblay en 1669.
Le destin québécois personnel de Jacques Loiseau dit Grandinière est plutôt « chaotique » : né en 1619 à Tourouvre, fils de François et Antoinette Frichat, il s’engage à 28 ans comme manœuvre pour 3 ans. En Nouvelle France à Trois Rivières, trois contrats de mariage le concernant sont successivement annulés en 1661, 1662 et 1663 ! Sa présence comme domestique d’Elie Grimard est attestée jusqu’en 1681.

Dans le groupe d’émigrants de « La Marguerite » se trouvaient les ancêtres de « familles-souche » aujourd’hui encore très importantes au Canada. Ces pionniers ont exercé une influence considérable sur la population canadienne de par leur dynamisme démographique exceptionnel ; en effet ils ont fondé des familles de 10, 12 voire 15 enfants qui se sont perpétuées.

Louis Houde marié en 1655 à Madeleine Boucher a eu 14 enfants dont des milliers de descendants vivant actuellement au Canada et aux Etats Unis.

Pierre Loignon (ou Alloignon) né vers 1625 à Moussonvilliers, fils de Denis et Françoise Olivier, engagé le 4 mars 1647 comme manœuvre pour 5 ans, s’est marié en 1652 à Québec avec Françoise Roussin originaire de Tourouvre. Ils ont eu 12 enfants et se sont établis à L’Ile d’Orléans. Pierre Loignon est décédé le 18 décembre 1690.

Pierre Tremblay, arrivé à l’âge de 20 ans, a épousé à Québec le 2 octobre 1657 Ozanne Achon, originaire de Chambon-en-Aunis, dont il aura 12 enfants, six filles et six garçons. Sa descendance serait au XXIe de près de 200 000 personnes, ce qui en fait la plus grande famille d’Amérique du Nord !

Julien Mercier et son épouse Marie Raulin ont eu dix enfants. Leur famille comme celle de Pierre Tremblay s’est établie à Beaupré.

Pour la « page people » on notera que Julien Mercier tout comme Louis Guimond sont des ancêtres des chanteuses Céline Dion et Diane Tell !

Quant au destin de Louis Guimond il mérite une mention particulière.

Louis Guimond, fils de François et Jeanne Delaunay, est originaire de Champs, mais en 1647 il habite à La Mulotière, paroisse de Tourouvre où il est manœuvre pour Mathurin Mauduit, cousin par alliance de Robert Giffard. L’appel pour la Nouvelle France s’explique donc dans son cas. Le 18 février 1647, devant Choiseau notaire à Tourouvre, Louis Guimond passe contrat avec Jean Juchereau sieur de Maure représenté par Nicolas Juchereau sieur de St Denis ; il s’engage pour 6 ans comme manœuvre. Le contrat précise que les traversées aller et retour sont payées.
En Nouvelle France, Louis Guimond remplit son contrat de six ans avec Jean Juchereau. Il se marie en 1653 à Québec avec Jeanne Bitouset, originaire de Paris, dont il aura quatre enfants. Louis se fixe sur la côte de Beaupré où il loue une terre à Martin Grouvel.
En 1658 il souffre d’un fort mal de reins. Par dévotion, il dépose trois petites pierres devant la chapelle Ste Anne des matelots à Beaupré, et se trouve guéri. Il sera alors considéré comme le premier miraculé de Ste Anne et Beaupré deviendra le plus grand centre de pèlerinage d’Amérique du Nord.
Mais le destin de Louis Guimond est tragique : le 18 juin 1661 il est fait prisonnier par les Iroquois, puis supplicié comme le raconte Louis Hertel, son compagnon qui en réchappe : « il a esté assommé de coups de bastons et de verges de fer ; on lui en a tant donnés qu’il est mort sous les coups Mais cependant il ne fait que prier Dieu, tellement que les Iroquois enragés de le voir encore remuer les lèvres pour prier, lui coupèrent toutes les lèvres hautes et basses. Que cela est horrible à voir ! néanmoins il ne laissait pas de prier ; ce qui dépita tellement les Iroquois qu’ils lui arrachèrent le cœur et la poitrine, encore tout vivant, et lui jetèrent au visage. »

Dans les années 1660 la pacification de la Nouvelle France avec les Iroquois n’était pas encore réalisée et Louis Guimond l’a payé de sa vie.

En conclusion, j’observe que les passagers arrivés en Nouvelle France sur « La Marguerite » le 6 août 1647 constituent un échantillon caractéristique des émigrants percherons. Certains sont repartis, d’autres sont morts prématurément, mais parmi eux se trouvaient des pionniers, ancêtres de familles-souche toujours très importantes pour le Canada du XXIe.

Sources de référence :
* PREFEN – Programme de Recherche sur l’Emigration Française en Nouvelle France, Université de Caen. Site : http://www.unicaen.fr/mrsh/prefen/
* Navires venus en Nouvelle France – Charles Vianney Campeau, Montréal, membre de la société généalogique Canada - France . Site : http://www.naviresnouvellefrance.net/
* Association DLHMB, descendants de Louis Houde et Madeleine Boucher – journal « Le Manousien », et site : http://www.famillelouishoude.com
* L’Emigration française en Amérique du Nord 1600-1900 – Jean Louis Houde – Editions Houde Chicago- Québec, 1994
* L’histoire de Louis Houde et de ses descendants. Dominique Lecointre-Montagne, « Le Souâton » n°92 de mars 2008.
* Mémoire du Perche – K.Bry et D.Ferey – édition Larousse 2001


Saisie : Dominique LECOINTRE-MONTAGNE

Dernière modification : 5 Août 2014