Histoire des communes - Fiche personnalité

Personnalité

  • Etienne ACHAVANNE

  • Naissance : 1892

  • Décès : 1940

  • Profession : Ouvrier agricole

  • 1 activité


Etienne ACHAVANNE

 

Né le 27 juin 1892 à la Framboisière (Eure-et-Loir), dans l’arrondissement de Dreux, d’un père directeur d’école, et d’une mère au foyer, Étienne Achavanne fut apprenti boucher avant de s’engager volontairement pour la guerre de 1914. Il ne parla d’ailleurs jamais de ses faits de guerre à ses proches.

Resté célibataire, et devenu ouvrier agricole, il vivait avec sa mère à Saint-Lubin-des-Joncherets (Eure-et-Loir), sans faire de politique. Il ne fut pas mobilisé en 1939, mais quand survint l’exode, il partit avec les cousins chez qui il travaillait aux Nonains, commune de Rouvres, près d’Anet. Le groupe se perdit le long de la route et Étienne dut se réfugier dans l’agglomération rouennaise en fuyant l’invasion allemande. Le terrain d’aviation de Boos fut occupé par les troupes ennemies dès le 9 juin 1940, et les Allemands réquisitionnèrent des civils pour y effectuer des travaux d’aménagement.

Parmi ces travailleurs figurait Étienne Achavanne.

Sans que l’on sache précisément ce qui motiva son passage à l’acte (incitation par un agent britannique de « l’Intelligence Service », écoute de l’appel du 18 juin lancé à la radio de Londres par le Général de Gaulle, ou initiative personnelle ?), l’ouvrier se glissa, la nuit tombée, dans la campagne normande, pour aller sectionner les câbles du réseau électrique et les lignes téléphoniques de la base aérienne. C’était le 20 juin 1940, deux jours avant l’armistice. Les communications entre le terrain d’aviation et la Kommandantur de Rouen furent rompues, et les liaisons internes désorganisées. Ce sabotage facilita le bombardement de la base opéré par la Royal Air Force le lendemain : 18 appareils de la Luftwaffe furent détruits au sol et 22 militaires allemands tués lors de ce raid.

L‘enquête aboutit à l’arrestation d’Étienne Achavanne sur dénonciation, trois jours plus tard. Condamné à mort pour sabotage par un tribunal militaire allemand le 28 juin, il fut passé par les armes le 4 juillet 1940 près de Rouen, au lieudit : « La Maison Hantée », dans la côte de Bonsecours où une stèle fut érigée, sur la route de Paris à Rouen, par le Vexin. Ses cendres reposent à l’ossuaire de Bonsecours.

Sa famille rechercha Étienne pendant cinq ans, et ce n’est qu’à la fin de la guerre que, par hasard, un habitant de Rouen qui était venu habiter la région drouaise lui apprit la triste nouvelle.

Précurseur discret et isolé, Étienne Achavanne fut le premier martyr de l’Armée des ombres, et sans doute le premier des héros de la Résistance. Alain Guérin, l’historien de la Résistance, ajoute : « Ce qui est certain, c’est qu’il en est à proprement parler le soldat inconnu. Là encore, la préfiguration est frappante. A côté des quelques dizaines de noms que laisse dans les mémoires l’histoire officielle de la Résistance, à côté de cette épopée dont on retient surtout quelques destins qualifiés, d’ailleurs à juste titre, d’héroïques, combien d’Étienne Achavanne ? … »

Un groupe scolaire de la commune de Saint-Lubin-des-Joncherets a été baptisé de son nom, en février 1968, de même que la rue principale de la Framboisière, son village natal, et une rue de Bonsecours (Seine-Maritime), lieu de son exécution.

Sources :
- Encyclopédie Wikipédia.
- Alain ALEXANDRE : « Résistance et Libération à Rouen ».
- Alain GUÉRIN : « La Résistance – Chronique illustrée (1930-1950), Livre Club Diderot, Tome 3, pp 84-86.


Saisie : Christian LEGER

Dernière modification : 30 Décembre 2011