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Montreuil

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La tradition et les anciens géographes rattachent à une commune origine les noms de Dreux et de druides et placent dans le Drouais le grand centre gallo druidique défini par César « in finibus carnutum » sans prétendre aucunement résoudre la question. Nous continuerons de donner à mesure qu’elles se présenteront les fractions de preuves dont elle s’éclaire. Montreuil et les localités qui en dépendent ou l’avoisinent nous en fourniront plusieurs.

Au pied de Montreuil s’étend la forêt de Dreux, anciennement de Crothais, frontière carnuto-eburovice. Une grande pierre siliceuse dite pierre levée, qui a donné son nom à une allée et un carrefour de cette forêt, gît aujourd’hui sur le sol et à moitié enfouie avec plusieurs analogues.

C’est un peulvan renversé qu’on peut classer et restituer avec certitude parmi d’autres probables, la pierre du Moussel, hameau enclavé, aurait été, suivant la tradition, enlevée par le démon dans les contrées voisines de la et sur lesquelles elle s’étendait très vraisemblablement, se voient encore de belles pierres celtiques dont les principales sont à Cocherelle près Montreuil, à Vert, à Ecluzelles.

Les noms de Muzy et Croth conservés à deux villages et les nombreuses cavernes voisines rappellent ces excavations pratiquées par les celtes pour s’y cacher aux jours d’hiver et de danger ou y retirer les provisions, comme le faisaient les Germains suivant le témoignage de la cité.

La cérémonie de la cueille du guy sacré avait lieu tous les ans le sixième jour de la lune de mars, époque du renouvellement de l’année gauloise, dans la de Crothais, dans celle d’Yvry ou dans l’un des forêts voisines qui couvraient alors la plus grande partie de ces contrées.

Nous ne donnerons pas ici la description de cette cérémonie la plus solennelle de toutes celles du culte druidique. Nous rappellerons seulement que lorsque les vaccies avaient fait la découverte du gui que l’on voulait cueillir, on établissait au pied, ou près du chêne qui portait ce gui, un dolmen ou autel pour les sacrifices.

Comme ces sacrifices consistaient surtout en l’immolation de taureaux, dont les chairs étaient consommées dans un festin général par tous les assistants. Cet autel devait nécessairement être formé de tables de pierre d’une superficie suffisante pour contenir ces holocaustes, de là ces dimensions vraiment prodigieuses qui font aujourd’hui notre étonnement et qui laissent incertain comment à une époque où les moyens de mécanique étaient fort peu perfectionnés, les gaulois avaient pu transporter souvent de très loin et placer d’aussi lourdes masses. De là aussi, la multiplicité encore existante de ces dolmen ou autels.

A chaque cueille annuelle du guy sacré, il fallait ériger un nouvel autel qui succédait à la cérémonie et que son poids, joint à la force brute et sans valeur de la matière, a presque toujours garanti de la destruction.

Les chesnes au pied desquels ils furent construits ont subi l’effet inévitable et meurtrier des temps, les forêts elles-mêmes ont disparu : les dolmens sont restés la plupart entiers, intacts, comme voix muettes mais visibles des scènes historiques de leurs siècles.

Pendant l’été, les chefs de la caste sacerdotale transportaient leur résidence dans l’Autunois où plusieurs lieux ont conservé des dénominations de leur séjour : Montbar, Montdrud (abrégé de mons druydum la montagne des druides). Tel fut peut-être le premier nom du lieu qui nous occupe.

Puis, lorsque la religion du Christ eut succédé au culte de teutales, on vit s’élever au pied de cette montagne, non loin de la grotte où les druides avaient dressé un autel à la vierge qui devait enfanter, un humble moustier ou chapelle, monasteriolum.

Au douzième siècle, ce nom était déjà dégénéré en ceux de monsterolium, monsterellium, montercolum dont notre idome français a fait Montreuil.

Le modeste oratoire était devenue une église, nous la trouvons désignée dans une charte antérieure à 1102, portant qu’elle fut venue par un chevalier nommé Radulphe à Landry, abbé de Saint Père, à condition que les religieux n’en jouiraient qu’après la mort du chevalier, qui s’en réserva l’usufruit sa vie durant.

Quelques années après cette communauté de possession, un chevalier nommé Vital, parent de Radulphe, revendiqua les droits qu’il avait sur la même église. Il obtint la moitié dont jouissaient les religieux et la retint tant qu’il vécut.

Apres la mort de Radulphe et de Vital, Balderie surnommé Chotard, leur seigneur suzerain, ayant consacré à Dieu Eustache, son jeune fils, lui fit prendre l’habit monastique dans l’abbaye de Saint Père. A cette occasion, il donna aux religieux l’église de Montreuil, avec tout ce qui dépendait de sa juridiction dans le même lieu.

Au nombre des témoins qui donnèrent leur consentement à ces libéralités figurent : Isnard de Morvilliers (commune du canton de la Ferté Vidame), Simon de Montpinson (hameau de la commune d’Epinay dans l’Eure), Renaud de Beaupuits (hameau de Courdemanche dans l’Eure), Guérin d’Islou (hameau de Dampierre sur Avre

Deux privilèges, l’un de Geofroy, évêque de Chartres (27 novembre 1126) et l’autre du pape Honorius (8 mars 1127), confirment l’abbaye de Saint Père dans la possession de l’église de Montreuil.

Suivant une charte (ann. 1082-1112), Gaultier de Bardivilliers avait donné à l’abbaye toute la terre qu’il avait dans le cimetière de Montreuil.

1215

L’église de Montreuil est comprise au nombre de celles qui furent confirmées à l’abbaye de Saint Père par Renault, évêque de Chartres.

1239

Guillaume de Montreuil, hôte des religieux de Saint Père, ayant commis un homicide sur la personne d’un clerc, ceux-ci s’emparèrent de la personne et de ses biens et le retinrent longtemps prisonnier.

Guillaume ne recouvra sa liberté et ne rentra dans ses biens qu’en s’obligeant à payer chaque année aux religieux trente sols tournois à prendre sur ce qu’il possédait à Montreuil.

1759

Voici la notice que nous trouvons à cette époque sur Montreuil :

Montreuil, paroisse à une lieue de Dreux, 100 feux, 500 communiants, patron Saint Pierre, seigneur SAS M. Le comte d’Eu, curé M. Lainé.

L’abbé de Saint Père nomme à cette cure qui vaut 800 livres.

La paroisse est dans une vallée sur la rivière Eure au pied de Dreux.

Ses dépendances sont
- Cocherelles : hameau et terres sur la rivière Avre appartenant à M de Guenet, officier aux gardes françaises. Il y un prieuré appelé Notre Dame de la Ronde. Il s’y tient une foire le mardi de Pâques.

- Cussey à SAS M. le comte d’Eu

- une partie de Fermaincourt.

- le prieuré de Saint Georges sous Motelle (Eure) possédait la haute justice du dit lieu de Saint Georges de Montreuil, des cens, rentes, droit de pêche sur une partie de la rivière Eure, un enclos nommé le prieuré, 36 arpents de terre labourable, 8 arpents de prés dans la paroisse de Montreuil, 2 arpents 36 perches de bois, les dîmes sur la paroisse de Montreuil.

- le moulin Hadrard ou du gué Hadrard

- la terre des loges.

1830

La consistance territoriale de la commune de Montreuil, cadastrée en 1830, était alors 598 hectares un are trente centiares, 127 maisons, un château du parc, deux moulins à eaux et une tuilerie.

Le sol argileux et calcaire, siliceux dans certaines parties, est très accidenté.

Les terres de la vallée sont très productives mais le débordement de la rivière, qui les traverse de l’est au nord ouest, détruit souvent une grande partie des récoltes.

Au 13° siècle, la paroisse de Montreuil monsterolium avait 72 paroissiens. Le pouillé de 1738 lui donne 300 communiants. En 1759, elle en avait 500

Sources : cahier de Joseph AUGER de Marsauceux d'après les annuaires d'Eure-et-Loir


Saisie : Mireille ROUSSEAU

Dernière modification : 1 Septembre 2011

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