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Châteauneuf-en-Thymerais

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Le Thymerais

La plus ancienne mention que nous rencontrions du THYMERAIS est du commencement du XIeme siècle, pagus Théodomerensis. Mais le nom même de ce pays prouve que son existence indépendante remontait bien au-delà. Il est difficile de ne pas admettre la singulière analogie qui existe entre le nom du pays et celui de THIERRY III, Théodemer, qui en 670, possédait la Bourgogne et la Neustrie et à qui appartenait d’une manière certaine le territoire dont Châteauneuf devint plus tard le chef-lieu

A noter que sur la commune de Blévy (à deux lieues) un lieu-dit est nommé « Le Thymerais » On pense, qu’un seigneur y avait là son château et que suite à une invasion il ait dû se retirer derrière la forêt et créer Thimert.

Quoi qu’il en soit, antérieurement au XIeme siècle, nous en sommes réduits à des conjectures ou à des traditions locales. C’est ainsi que l’on raconte que vers le temps de la première croisade (1095-1099), un seigneur du Thymerais sans doute Gervais Ier, pour prix des services rendus par lui au Roi, obtint de faire régir cette contrée par une coutume particulière qui embrassait tout le Thymerais. Cette coutume fut rédigée plus tard, en 1552, sous le nom de coutume de Châteauneuf, et elle eut force de loi jusqu’en 1789.

Sur le plan géographique, le Thymerais est un territoire issu du Perche, situé à son extrême Nord-Est. Il s’étend entre l’Eure et l’Avre.

Au Moyen-âge, le Thymerais englobait une centaine de paroisses qui presque toutes ont perdu leur appellation « au Perche » ou « en Perche » . Aujourd’hui le Thymerais est connu par la communauté de communes du Thymerais qui correspond sensiblement au canton de Châteauneuf.

Histoire de Châteauneuf-en-Thymerais

Le premier seigneur authentique du Thymerais et par suite de Châteauneuf, fut Gaston 1er vers le milieu du XI me siècle.

En 1058, Albert Ribaud, seigneur du Thymerais, ayant pris parti contre Guillaume le Conquérant, Duc de Normandie et Roi d’Angleterre, celui-ci s’empara de Thimert et y laissa un gouverneur, mais l’année suivante, Henri 1er, Roi de France, lui reprit ce château fort et le fit raser. Ce fut avec ses débris que Gaston, frère d’Albert Ribaud, fit construire à peu de distance, dans une clairière, au milieu des bois, au carrefour de deux voies de communication, un fort nommé Chastel-neuf. Il se forma autour une petite ville du même nom qui devint bientôt la capitale du Thymerais en 1059

Après lui cette contrée fut successivement possédée par ses héritiers jusque vers l’année 1250 où elle passa pour la majeure partie, entre les mains des seigneurs d’Alençon, en faveur desquels elle fut érigée en baronnie-pairie en l’an 1314.

Le château fut pillé une première fois vers 1169 par Henry 1er d’Angleterre, puis Henry II Plantagenêt dévasta Châteauneuf et brûla la forteresse. Hugues III du Châtel, seigneur de Châteauneuf, la releva de ses ruines vers 1189.

Gervais II, fils d’Hugues III succède à son père. Le musée de Chartres possède son cachet, au milieu duquel se trouve représenté le nouveau château. Le château de Châteauneuf, à cette époque, avait un aspect imposant avec son donjon massif. C’est là que Hugues III reçu le Roi Louis VII, venu inaugurer la foire St Jacques à Boutaincourt (?). Plus tard en 1269 le Roi Louis IX ou St Louis, venu à Thimert, se rendit au château de Châteauneuf. A cette même époque, une foire importante placée sous le patronage de St Arnoult, se tenait à la mi-juillet, dans un faubourg de la ville derrière la Grande Noë. La chapelle St Arnoult a été détruite à l’époque révolutionnaire.

La seigneurie de Châteauneuf, composée dans le principe des seigneuries de Châteauneuf, Brézolles, Senonches, Champrond-en-Gâtine, Fontaine-les-Ribouts, Sorel et Rémalard avait été plusieurs fois démembrée. Les Comtes d’Alençon parvinrent peu à peu à reconstituer en partie l’ancien domaine de Châteauneuf qu’on appelait alors Terres Françaises, pour les distinguer des possessions que ces Comtes avaient en Normandie.

Les seigneurs de Châteauneuf furent des vassaux fidèles des premiers rois capétiens.

Châteauneuf eut à souffrir au cours de la guerre de cent ans (1328-1429) Le château fort tomba aux mains des Anglais; Pierre II d’Alençon remit en état la forteresse, puis celle-ci retomba dans les mains des Anglais, Henry V d’Angleterre installa un de ses lieutenants à Châteauneuf. Après la bataille de Verneuil (1424), Jean d’Alençon put reprendre Châteauneuf. Les Anglais furent chassés de France. Charles II Roi de France, vint à Châteauneuf le 26 août 1449 et demeura trois jours au château. Il passa en revue la compagnie des archers et on lui fit une brillante réception.

A la mort de Charles d’Alençon sans postérité, le 11 avril 1525, la baronnie d’Alençon fut saisie à la requête du Roi, comme terre d’apanage. A la suite de cette saisie, et d’un procès qui dura environ quarante ans, les domaines de Châteauneuf, Brezolles, Senonches et Champrond furent rendus aux héritiers du dernier Duc d’Alençon. Le Thymerais qui ne se composait plus que de Châteauneuf et Champrond, Brezolles et Senonches étant devenu la propriété de la famille de Gonzague, reçut le surnom de Terres Démembrées en souvenir de son annexion momentanée à la couronne de France.

L’avènement de Henri de Navarre au trône de France sous le nom de Henri IV réunit de nouveau la baronnie de Châteauneuf à la couronne, Henry de Navarre étant héritier des comtes d‘Alençon. La baronnie fut administrée par sa mère Jeanne d’Albret. C’est elle qui donna à la ville ses armoiries qui sont « de sinople à un château d’argent accompagné en chef d’azur à trois fleurs de lys d’or ».

Il y avait à ce moment à Châteauneuf un prévôt dont la demeure datant du XV me siècle existe toujours place des halles et un prévôt des maréchaux institué sous le règne de François Ier, ce prévôt était commandant des archers, sorte de gendarmes assurant la police.

En 1591, le comte de Soissons, cousin de Henri IV et pourtant son ennemi, pilla Châteauneuf et ruina le château, en même temps que ceux d’Arpentigny et de la Ferté-Vidame. Le château ne fut pas reconstruit. Il ne reste plus comme souvenir du passé que la motte castrale et quelques fossés au pied de cette butte.

Après le règne de Henri IV, Châteauneuf devint bien du domaine royal et fut l’objet d’un engagement en faveur des seigneurs qui résidaient à Maillebois et ce pendant plus d’un siècle.

En 1679 le Marquis Nicolas des Marets de Maillebois a fait acquisition de messire Louis Charles de Lévy duc de Vantadour et Damville de la baronnie de Châteauneuf.

A la mort de Nicolas des Marets de Maillebois, son fils Jean-Baptiste François des Marets de Maillebois lui succéda en 1721 à la tête de la baronnie. Mais il n’en devint plein propriétaire que par l’échange qu’il en fît le 13 mars 1727 avec le Roi Louis XV pour l’hôtel de Maillebois sis à Fontainebleau. Il donna le 10 mars 1745 le marquisat de Maillebois à son fils aîné par contrat de mariage, mais il conserva toute sa vie la baronnie de Châteauneuf, dont il s’intitulait seigneur, baron, capitaine et gouverneur. La seigneurie de Châteauneuf ne cessa dès lors, de former une seigneurie indépendante jusqu’à la Révolution de 1789.

En 1789 la baronnie est la propriété de Louis-François Joseph de Montmorency-Neuville. Il est l’époux de Louise-Françoise Pauline de Montmorency-Tingry. Il décède en 1791. Ce fut sur sa veuve, que la baronnie de Châteauneuf fut confisquée par la Nation. Châteauneuf prit alors le nom de Puy-la-Montagne, puis Châteauneuf en 1793 et Châteauneuf-en-Thymerais en 1801.

Source : bulletin cantonal 1966 d'après Mme Bellenoue.


Saisie : Jean-Claude DUMESTIER

Dernière modification : 26 Décembre 2011

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