Histoire des communes

Dreux : Château de Dreux

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Le château-fort de Dreux

Dès l'époque romaine, un camp ou un poste militaire fut probablement établi sur l'éperon rocheux dominant DREUX. La surveillance du carrefour des routes de Chartres et Paris se dirigeant vers la Basse-Seine et la mer, en faisait un point de haute stratégie. Ce n'est qu'au Xème siècle que le château de DREUX entre dans l'histoire. La création du Duché de Normandie en 911 fait de DREUX et de son château, une des principales places fortes de l'Ile de France, sur un territoire qui verra très souvent s'affronter les troupes du Roi et celles de ses puissants vassaux.

Tour à tour, Durocassinum, Durcassinum, Druense Castrum, Castrum de Drocis ; forteresse redoutable, Palais de Roi, Manoir des Comtes de DREUX. Que reste-t-il de nos jours du château et des monuments religieux dans son enceinte ?
Il ne reste qu'une chapelle Saint-Louis - Chapelle Royale (1816) - tout a disparu dans l'avalanche des guerres et de la tourmente révolutionnaire. Seul quelques murailles d'enceintes et un donjon subsistent de nos jours.

Histoire du Château

Le château de DREUX dit M. de FREMINVILLE (historien du 18ème siècle) est un des plus considérables et des plus importants par sa position, et l'illustration de ses anciens possesseurs. Il est composé de plusieurs corps d'ouvrages construits en cailloutages, comme presque tous les châteaux de la Beauce et du Perche, où la pierre de taille est rare.

Reprenons maintenant la trame chronologique dans ce que les historiens ont laissé pour traces :

Année 960, Richard, Duc de Normandie abandonne la forteresse drouaise. Elle appartiendra un moment à Hugues CAPET qui la cède au Comte de Chartres. Vers 1023, Robert le PIEUX la fait rentrer dans le domaine royal. Les premiers capétiens séjournèrent à l'abri de ses murailles. A son avènement, en 1137, Louis VII donne le Comté de DREUX à son frère puiné Robert. Les descendants de ce prince possèderont le fief pendant près de deux siècles et demi.

Huit tours reliées par d'épaisses courtines, deux portes fortifiées et un gros donjon circulaire englobé dans l'enceinte au nord constituait le château primitif. Sur une terrasse se dressait le logis seigneurial avec sa chapelle. Cette chapelle, Saint-Nicolas des Salles, se trouvait dans la porte Sud qui s'ouvrait sur la ville. Dans la cour intérieure, au pied du donjon, s'élevait une grande église : la collégiale Saint-Etienne.

En 1224, le Comte Robert III de DREUX (1218-1233) voulut augmenter la puissance de la forteresse. Il bâtit au nord une seconde enceinte à l'extrémité de laquelle il érigea la Tour Grise, d'un diamètre extérieur de 25 mètres, aux murs de 5 mètres dépaisseurs. Selon la tradition, ce donjon pouvait être vu de Chartres.

Le château de DREUX garda son importance militaire jusqu'au guerre de la Ligue. En 1412, les Bourguignons tiennent à s'emparer de la place tenu par le connétable d' ALBRET, l'un des chefs des Armagnacs. La ville est saccagée et pillée, une trève opportune sauve le château in-extremis. Mais en 1421, Henri V Roi d'Angleterre, après un siège de 6 semaines prends le Château et s'y installe. Le fameux Suffolk, celui qui rasera le Château de la Robertière près de DREUX, devient alors Comte de DREUX. La ville ne sera libéré par les troupes françaises qu'à la toussaint 1438.

Pendant les guerres de religions, en 1562, le Duc de GUISE, à la tête des Ligueurs, écrase sous les murs de la ville, les protestants de l'Amiral COLIGNY.
L'assassinat du Duc, mis en colère les Drouais. La proclamation de la déchéance d'Henri III et l'édition d'une bulle papale provoqua la sédition de la ville de DREUX le 3 février 1589.
En 1593, Henri IV s'empare de la ville qui refuse depuis 3 ans de se livrer. La ville est en partie incendiée et la forteresse définitivement démantelée. DREUX perd à jamais sa valeur stratégique.

En 1611, le Comté appartint à divers membres de la famille de Bourbon. Ces grands seigneurs se soucièrent fort peu d'entretenir les murailles qui tombaient en ruines et un logis antique inhabitable. Craignant des accidents dus aux chutes de pierres, le Comte d'EU décida en 1768, de faire abattre la vieille forteresse. La Chapelle Saint-Nicolas disparut, puis l'ancienne maison des Comtes. Seul le donjon demeura intact.

Sources :
Documents historiques sur le Comté et la ville de Dreux - A. LEFEVRE - 1859
Dreux, ville en action - Documentation municipale
Documents de la mission valeur et sauvegarde du patrimoine - Dreux 1991


Saisie : Philippe BIDAULT

Dernière modification : 10 Février 2008