Dreux : Le Beffroi - 1er hôtel de ville (1537-1897)Le Beffroi de DreuxUn beffroi ou "baffraiz" en vieux français était un ouvrage destiné à contenir et à permettre d'utiliser des cloches. Avoir un Beffroi pour une ville est signe d'une commune libre. Après l'obtention de leurs seigneurs du droit de s'administrer elles-même par des chartes, l'érection de tels monuments marquait leur autonomie et leur puissance. De plus, une horloge sonnant les heures symbolisait un changement dans le découpage du temps. Auparavant, la journée était rythmée par les cinq prières sonnées par les clochers des églises : matines, nones, vêpres, etc. Le temps que marquaient ces sonneries était un temps divin. La construction d'un beffroi sonnant les heures marque le passage à un temps profane, consacré au commerce, et donc consacre l'avènement de la bourgeoisie urbaine. Le premier Beffroi de DreuxDREUX, ayant joui des franchises communales dès le XIIème siècle, eut sa maison de ville surmontée d'un Beffroi. L'emplacement de ce premier hôtel de ville se situe sur le même emplacement que l'actuel (voir photo). Il avait une couverture de plomb et l'on retrouve dans les archives l'intervention d'un plombier nommé Thibault chargé d'une réparation en 1501. Le nouveau Beffroi de DreuxCe premier hôtel de ville, vétuste et exigu venait d'être endommagé par la foudre, c'est dans l'année 1512 que fût décidé de reconstruire un nouveau Beffroi. La première pierre fut posée en 1516 par Pierre de HAUTE-VILLE, Seigneur de la Peine. Cette cérémonie accomplie, Pierre CHERON mourut. L'édifice avance rapidement. Son portail et la première voûte sont achevés avant 1518. Le deuxième étage est terminé en 1520. Une pierre porte ce millésime, de 1520, juste au dessus de l'horloge, ainsi que les armes et la devise de François 1er. La cloche du BeffroiVers 1564, la ville de DREUX fait fondre une nouvelle cloche avec comme date de millésime 1561. Utilisation de la cloche et les restaurations du BeffroiAutrefois, le bourdon annoncait toutes les solennités de la vie drouaise : processions, visites princières, élection du maire... La dernière sonnerie du bourdon à la volée fut entendue le 11 novembre 1918 en l'honneur de la victoire. Depuis, il a été décidé de ne faire que des tintements afin de préserver la charpente. En 1878, un architecte des Beaux-Arts, monsieur DARCY, voulut ajouter des éléments de sa fantaisie au Beffroi. Il eut l'idée d'enfermer le dôme dans une série de colonnettes, détruisant l'harmonie de la partie supérieure des tourelles. Le Beffroi de DREUX retrouvera sa silhouette originale en 1977 et 1979 après la restauration de monsieur NICOT architecte en chef des monuments historiques. Les arcs-boutants inutiles et dangereux ajoutés par M.DARCY ont été supprimés, dégageant les lanterneaux des deux oriels. Les conseils de villeA l'origine, quarante membres siégeaient. On les appelait "les pairs". Un manuscrit de Garnier (1629) nous donne l'utilisation du Beffroi à cette époque. Le 8 novembre 1789, un drapeau rouge est hissé à une fenêtre du Beffroi. Le 5 décembre 1789, la municipalité décide le retrait du drapeau rouge, remplacé par un blanc en signe d'union et de concorde. Il sera exposé huit jours. En 1812, pour fêter l'annivesaire de la bataille d'Austerlitz et le couronnement de l'Empereur, on danse dans le Beffroi. DiversSous Louis XIV, le Beffroi servit de corps de garde et de geôle aux prisonniers de guerre. Ce sont eux qui ont gravé sur le mur de l'escalier de curieux graffiti : des bateaux battant pavillon espagnol. En 1895, le Beffroi abandonné par la mairie ouvre ses portes aux amateurs d'arts et aux touristes. Utilisation du Beffroy comme Hôtel de villeL'administration Municipale utilisa le Beffroy comme Hôtel de ville jusqu'en avril 1897. Saisie : Philippe BIDAULT Dernière modification : 27 Janvier 2008 |