Histoire des communes

Montreuil : Cocherelle

 

Cette ancienne seigneurie n’est plus qu’un hameau avec un moulin sur l’Avre à 875 mètres de Montreuil.

La terre de cocherelle et son moustier sont mentionnés dans une charte de Geoffroy évêque de Chartres (1224). Barthélemy Mahoel, clerc de Dreux, qui les avait d’abord donnés à l’abbaye du Breuil voulut qu’après sa mort la terre et le moulin retournassent aux lépreux de Beaulieu et à son prieur qu'il instituait son héritier.

Au bas de cette copie faite sur papier au timbre de la généralité d’Orléans est écrit «collationné à son original, estant sain entier, en vertu de la commission pour compulser obtenüe de la chancellerye de Paris en datte du vingt ungnième octobre mil six cent soixante et treize, par illustrissime et révérendissime messire Ferdinand de Neufville evesque de Chartres, conseiller ordinaire du Roy en ses conseils.

Fait à Chartres, ce vingt huitième novembre dudit an mil six cent soixante et treize par moy Jean Berny premier huissier audiencier au baillage et siège présidial de Chartres, demeurant au dit Chartres soubsigné.
Signé Berny avec paraphe.

Etymologie de Cocherelle

Le nom primitif de ce domaine dut être cochlearius, cochleare, cochlear rad, cochlea voie secrète, et lui viendrai du monument celtique dont nous allons parler.

Dans la cour du moulin de Cocherelle se voit employé aujourd’hui à l’usage d’une loge, un beau dolmen composé de quatre grandes plaques de grès contrebutées obliquement par le haut deux à deux de manière à former une construction prismatique à section triangulaire. Les plus grandes pierres n’ont pas moins de trois mètres et les plus petites deux mètres de largeur et hauteur.

La forme actuelle de ce curieux monument laisse à se demander s’il a été construit tel dans l’origine ou bien si les grandes pierres portaient, non plus en toit mais en table, sur des supports semblables à ceux qui font aujourd’hui mur de face et jambages à la fois de la porte et de la loge pour représenter un dolmen ordinaire à section rectangulaires, peut-être même une allée couverte dont il ne resterait qu’une partie (les mots cochlea et cochleare indiquaient des issues secrètes pratiquées dans l’épaisseur des murs comme on en voit un exemple dans la tour de Thibault le Tricheur à Châteaudun. Si le monument celtique qui nous occupe était dans l’origine une allée couverte, comme on peut le supposer, on lui aura donné par analogie le nom de cochelae ou cochlearius d’où serait venu par corruption de langage celui de Cocherel d’abord puis Cocherelle).

La même disposition se retrouvant dans une sépulture gauloise voisine de Gisors composée de pierres plates placées en forme de toit et recouvrant les ossements, on peut très bien assigner aux pierres de Cocherelle ces destinations et formes primitives.

Les grès d’ailleurs ainsi que ceux voisins viennent du plateau de Saint Lucien peu éloigné d’Epernon d’où ils ont dû être transporté à près de 30 kilomètres (extrait du bulletin de la société archéologique d’Eure et Loir partie de la statistique).

Le dolmen de Cocherelle

Le dolmen de cocherelle, dit J de Gaulle, passe pour le plus considérable de tous les monuments celtiques du département : quatre pierres brutes mais toutes à peu près de forme carrée composent ce monument.

Les deux moins grandes sont debout sur un de leurs côtés, les deux autres, appuyés sur le sommet de premières par une de leurs extrémités, reposent sur la terre par l’autre.

Elles font ainsi une sorte de toit incliné supporté par les deux moindres pierres qui sont droites. Un intervalle de plusieurs pieds laissés entre celles-ci forme comme une porte. Les deux grandes pierres inclinées se touchent immédiatement dans toute leur longueur.

Chacune des deux pierres debout, qui forment le devant et comme les murs de l’édifice, est haute d’environ sept pieds et à peu près de la même largeur. Celles formant toit ont environ neuf pieds de large sur quatre de long.

En fermant par une maçonnerie les deux extrémités de cette espèce de bâtiment et les intervalles que laissent entre elles les énormes pierres qui le composent, en le partageant par une cloison et y adaptant deux portes dans l’espace que laissent entre elles les deux moindres pierres, on en a fait d’un côté une petite écurie et de l’autre une sorte de hangar servant à divers usages

A un kilomètre de Cocherelle, dans un pré des Evis longeant la petite vallée de roule-crotte, un énorme bloc fiché verticalement, large de près de 3 mètres et haut de 2 mètres 40 centimètres y compris la pénétration, porte le nom de grosse pierre et à tous les caractères d’un ancien menhir ou peulvan. Sa base repose sur un lit de silex de 12 à 15 centimètres, étrangère au sol et mêlé de charbon.

Sources : cahier de Joseph AUGER de Marsauceux d'après les annuaires d'Eure-et-Loir


Saisie : Mireille ROUSSEAU

Dernière modification : 1 Septembre 2011

 

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